Extrait du journal

les âmes. D’un autre côté, on ne peut nier que les temps de réformes et de catastrophes que nous avons traversés, n’aient produit des situations nouvelles, avec des intérêts différons et des besoins inconnus à nos devanciers. Mais dans l’ordre actuel, il n’y a ÿttcun élément hostile à ceux de l’ancienne société, puisque les imperfections et les exigences du siècle se sont développées au sein des époques antérieures, et même en grande partie avec leur coopération active. Cela n’empêche pas cependant qu’une partie des contemporains ne tienne aucun compte de ce qu’il y a de traditionnel dans l’ordre social moderne. Ils fixent exclusivement leurs regards sur la forme, la grandeur et les instincts de ce qu’ils nomment la société nouvelle, ils font consister son caractère constitutif dans les grands mouvements industriels et commerciaux, comme si le commerce et l’industrie n’avaient pas existé dans les temps précédons, et ne s’étaient pas développés par des forces et des moyens entièrement contraires à ceux qu’on suppose. De plus, ils donnent pour fondements à cet ordre de choses, les connaissances par lesquelles 1 activité matérielle est dirigée et accrue; ils lui assignent pour but la richesse et les jouissances qui en résultent. Dans une société ainsi conçue et constituée, tout est matériel, tout peut être mesuré et compté; rien ne pèse dans la balance, que les moyens par lesquels on acquiert facilement, et l’on jouit avec sécurité C’est le règne des utilitaires, espèce de nation à part, disséminée au milieu de toutes les autres, puissante de tout l’empire que les riche. -es et les jouissances exercent sur l’imagination des peuples, et ennemie jurée de tout ce que l’ancienne société nous a légué d’idéal et d élevé. Décidés à rompre à jamais avec le passé, les utilitaires veulent que ses traditions, ses choses bonnes et mauvaises soient comptées pour rien dans l’éducation; ils n’admettent dans l’enseignement public que ce qui peut donner à l’homme profil et bien-être....