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Le Mot d’ordre, 20 mars 1891

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Le Mot d’ordre
20 mars 1891


Extrait du journal

La vie de cet homme connu sous le nom de Jérôme Buonaparte, bien qu'il ne s’appelât pas ainsi et que Jérôme ait été le nom de son père, est trop connue pour qu'il soit nécessaire d’écrire une nouvelle biographie. Déclassé il est né, déclassé il a vécu et déclassé il est mort. Ses qualités, qu'il serait injuste de nier, n’ont servi qu’à le signaler de temps à autre à l’attention sans lui donner l’occasion de jouer un premier rôle. Son activité s’est dépensée en conversations aigres-douces, en élaborations de projets non réalisés. L’exécution n’a jamais suivi aucune de ses conceptions. Ses idées très personnelles, très arrêtées, lui ont créé des ennemis, très peu de partisans. Il savait beaucoup de choses, comme tout homme ayant longtemps vécu dans les coulisses de la politiquecontemporaine. et jamais il ne produisit une réelle impression en intervenant dans les graves événements traversés. Condamné à l'inaction, ou du moins à l’action de second plan, jusqu’à la dernière minute il a subi cette destinée étrange d’un volontaire, d’un violent, ne pouvant, impuissant, obtenir l’obéissance....
Le Mot d'ordre (1877-1922)

À propos

Le Mot d’ordre, initialement paru pendant et après la Commune, est un quotidien repris temporairement en 1877 par le journal La Marseillaise, avant de le remplacer définitivement en novembre 1879 sous la direction de Valentin Simond. Y collaborent de nombreux journalistes et écrivains comme Edmond Lepelletier, Francis Enne ou Léon Cladel.

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