Extrait du journal

C’est le plus clair résultat de cette réunion publique en trois journées, où le talent dramatique et la virtuosité oratoire des chefs ont transformé en minorité impuissante une évidente majorité de mandats hostiles. Les concessions verbales et les réticences prudentes de l’ordre du jour final ne louvent rien enlever à la clarté des débats. Les triomphateurs du Congrès de Bordeaux ont irréductiblement rompu avec le socialisme, pour passer, armes, éloquence et bagages, au réformisme. Nous savions déjà à quoi nous en tenir, et il n’y a fias là, pour nous, un fait nouveau. Mais cela n’apparaissait pas encore aussi clairement aux yeux d une partie du prolétariat militant. Désormais, pour personne l’illusion n’est plus possible. A côté et en dehors du parti socialiste proprement dit, se crée enfin nettement — un parti purement réformiste et exclusivement parlementaire, d’essence et de but antirévolutionnaire, qui s’incorpore de plus en plus à la fraction avancée de la démocratie bourgeoise, dont il ne se différencie que par des préoccupations plus aiguës d’ordre...