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Le Nouvelliste de Bellac, 14 juillet 1872

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Le Nouvelliste de Bellac
14 juillet 1872


Extrait du journal

Malheureusement le bienfait de celle évacuation graduelle est pour le moment loin d’élre complet D’une part, en effet, nous ne recouvrons pas l’en tière et libre disposition des territoires évacués ; ils restent, jusqu’au payement intégral, neutralisés au point de vue militaire, c’est-à-dire qu’ils ne pour ront recevoir d’autres troupes françaises que les garnisons nécessaires au maintien de l’ordre ; au cune fortification nouvelle ne pourra y être élevée, et les fortifications existantes ne pourront être agrandies. Il est vrai que, par réciprocité, le gouvernement allemand s’engage à n’élever aucun ouvrage de for tifications nouveau sur ceux des territoires dont l’occupation doit se prolonger. De plus (et c’est ici ce qu’il y a de plus pénible), l’évacuation partielle n’entraîne aucune réduction immédiate dans l’effectif des troupes étrangères, qui seront seulement concentrées dans les départements occupés. Celle stipulation est bien dure pour les malheureuses contrées envahies déjà depuis près de deux années, et qui vont se trouver surchargées par le fait même du soulagement de leurs voisins. Le gouvernement nous a déclaré,à plusieurs repri ses, qu’il lui avait été impossible, malgré toute son insistance, d’obtenir des conditions meilleures. Il conserve l’espoir qu’en fait quelque allégement sera apporté, avec le temps, à cet état de choses, et celle hypothèse est même prévue dans l’art. G de la convention. En attendant, il ne néglige, nous est-il dit,aucune précaution pour que le bien d’une partie de nos concitoyens ne devienne pas le mal de l’autre. Des baraquements vont être établis sans délai dans les départements dont l’évacuation est retardée, pour loger les surcroîts de troupes qui doivent y être re foulées. C’est l’assurance que nous a donnée M. le président de la République lui-même, et il nous a autorisés à dant, qui prétendaient bien connaître les lieux, as suraient qu’on pouvait aisément s’échapper par les derrières, qui 11'étaient point gardés, grâce à la pluie d’orage qui avait inondé les prairies d’alentour On citait plusieurs gentilshommes des environs, engagés dans cette échauffourée ; mais nul ne put dire si M. dcGrand-Lieu était de la sanglante fête. Vers le milieu du jour, on aperçut une épaisse fu mée s’élevant au-dessnsdes bois : c’était la Pénissière qui brûlait. La fusillade s’était ralentie, mais les chants avaient redoublé parmi les assiégés, qui, triomphant dans leur désastre, remplissaient lan des joyeux éclats de leurs voix et de leurs instru ments. Marie n’avait pas bougé ; seulement la pâleur de son front s’était illuminée, et ses yeux brillaient d’une fiévreuse ardeur. Tout à coup une troupe de cavaliers au galop déboucha du bois dans la vallée. L’un d eux s’en dé tacha brusquement et se dirigea vers le château de Kérouare avec la rapidité d’un caillou lancé par une fronde. Il n’y eut qu'un cri dans l’appartement de madame de Grand-Lieu, un cri de joie et de délivrance. — Sauvé ! il est sauvé ! c’est lui ! Marie s’était élancée la première , mais presque aussitôt elle recula avec épouvante. Ce n’était pas M. de Grand-Lieu VI C’était un gentilhomme des environs de Mur tagne, le vicomte de W ***, ami d enfance de M de Grand-Lieu, bien connu au château «le Kérouare Il avait ses vêtements en désordre, les mains et le visage noircis par la poudre ; son front saignait d’une blessure profonde E11 le reconnaissant, Marie s’était jetée dans les bras de son père. Le jeune homme se tenait debout, silencieux. Au château de...

À propos

Fondé en 1831, Le Nouvelliste de Bellac était un journal de la Haute-Vienne. Il disparaîtra plus de cent ans plus tard, en 1942.

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