Extrait du journal

Qu’en sortira-t-il ? C’est après-demain 18 mai que s’ouvrira, à la Haye, la conférence de la paix, due à l’initiative du tsar Nicolas II. On se rappelle que c’est le 31 août de l’année dernière, à la veille de son départ pour la Crimée, que le jeune empereur saisit les puissances de son projet de désarmement, sous la forme d’une circulaire remise, pour être communiquée à leurs gouvernements, par son ministre des affaires étrangères, le ceinte Mouraview, à tous les chefs de mission accrédités auprès de la cour impériale. Cette généreuse idée fut accueillie avec une certaine surprise. Le tsar n’avait fait part de ses intentions qu’à ses conseillers les plus intimes, surtout au procureur du SaintSynode, M. Pabédonestzew, auquel on attribue même une grande part dans cette évolution humanitaire de son maître. Aucune des chancelleries n’avait été pressentie, pas même la nôtre, et quelques doutes s’élevèrent môme parmi nous, sur la correction de cette attitude, étant données notre alliance et les conditions particulières où nous nous trouvions du fait...