Extrait du journal

Un de nos amis politiques nous écrit, à l’occasion de la désinvolture avec la quelle le ministère Méline a abandonné ses grands projets de réforme, une lettre fort intéressante, dont nous ex trayons les paragraphes ci-dessous : Voilà donc la question de l’impôt sur la rente coulée, et coulée par un de ces tours de passe-passe familiers à là République. Notre ami Berger dénonçait, dans le Pe tit Caporal, avec sa finesse habituelle, ces sortes de procédés. Parler de réformes, en assourdir les oreilles, en saturer les cer veaux, puis s’esquiver piteusement devant un vote libératoire Voilà le procédé 1 Reste à savoir si, à la longue, cette ma nière d’agir ne deviendra pas dangereuse, non pour ceux qui en usent (ce qui me laisserait parfaitement indiffèrent), mais pour le pays lui-même et pour l’ordre so cial ? Battre en brèche toutes les institutions et finalement les conserver, promettre sans cesse et ne jamais aboutir, n’est-ce pas pré parer de ces poussées d’opinion d’autant plus terribles qu’elles sont irréfléchies? N’est ce pas faire le jeu du socialisme ? Mais qu’importe à des gens qui bornent leur horizon à six mois et qui n’ont jamais d’autre objectif que d’attendre soit les va cances, soit la trêve des confiseurs I Nous n’avons certes rien à ajouter à ce qui précède, si ce n’est que notre correspondant apprécie comme il con vient l’attitude de nos gouvernants. P. H....