Extrait du journal

De notre correspondant de Marseille : Un attentat dû aux anarchistes, a été commis la nuit dernière, vers minuit, dans une des principales artères de notre ville à quelques mètres de la préfecture. C’est dans la maison de la rue Montaux, n- 3, que l’explosion s’est produite. L’engin a dû être placé derrière le battant gauche de la porte cochère, dont le panneau a été com plètement brisé. Trois autres portes du couloir d’entrée ont été détériorées, et les murs ont été fendus sur une assez grande largeur La détonation, très violente, a été enten due à plus de cent mètres de distance et a attiré aussitôt quantité de passants, ainsi que plusieurs agents et gendarmes, de planton à a préfecture Des débris, ramassés au milieu des plâ tras et des éclats de toutes sortes, il résulte que l’explosion a été produite par une bombe en fer blanc, cerclée de fer et conte nant de longs clous, mêlés à de la poudre de mine. Parmi les locataires de l’immeuble se trouve M. Julien, vice-président du tribunal civil. On croît que l’attentat visait cet hono rable magistrat, appelé à présider fort sou vent la 4* chambre dite correctionnelle. Il n’y a eu aucun accident de personnes à déplorer. Les dégâts constatés sont pure ment matériels, mais l’effroi des locataires de la maison est loin d’être calmé, malgré la surveillance qui vient d’être Rétablie dans le quartier en vue de préserver la préfec ture d’un nouvel attentat. F. N....