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Le Petit Caporal, 5 août 1879

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Le Petit Caporal
5 août 1879


Extrait du journal

été o fier te au Roy, n'a jamais été très mer veilleuse, et nous pensons que, même en supposant que le Roy eût pu s’entendre avec la majorité du Parlement, il lui eût fallu s’entendre avec le peuple : seconde partie du problème, encore plus difficile à résoudre que la première. Laissons donc de côté des souvenirs et des ressentiments sur lesquels le Roy ne daigne d’ailleurs s’expliquer que d’une façon assez confuse et envisageons cette seconde por tion de la lettre par où le Roy vise le seul point qui nous intéresse, je veux dire l’as sentiment du peuple. Le Roy atteste, à ce propos : « Que le retour de la monarchie tradi tionnelle correspondait aux aspirations du plus grand nombre ; que l'ouvrier, l’artisan, le laboureur entrevoyaient avec raison ces paisibles jouissances de la vie laborieuse dont, sous la paternelle autorité d’un ch» f de fa mille, tant de générations dans le passé ont connu les douceurs ;... qu’en un mot le paysan attendait un roi de France. » Et le Roy ajoute, en manière de conclu sion : « Je ne cesserai de faire appel au concours de tous les honnêres gens Armé de cette force et avec la grâce de Dieu, je puis sau ver la France, je le dois et je le veux. » Or, de deux choses l’une : Ou bien ces belles et nobles phrases ne veulent rien dire du tout, eu bien elles im pliquent la doctrine et la pratique de l’Ap pel au peuple. Car lorsque la Roy parle des & aspirations du plus grand nombre », lorsqu’il affirme que « l’ouvrier, l’artisan, le laboureur... attendaient up Roy de France », il est bien clair que le Roy né sait ab-olument rien de ce que veut le peuple et que, s’il veut sé rieusement le savoir, il n’a qu’un seul moyen: c’est de le lui demander. A ce point de vue, la lettre du Roy est certainement curieuse et l’on peut dire qu’elle constitue un éclatant hommage à la mémoire du Prince Impérial, à la vertu du principe dont notre cher et regretté Prince était l’incarnation souveraine. Quand le Prince Impérial vivait, le Roy n’était et ne pouvait être que son concurrent respectable et non point redoutable. Le Prince Impérial mort, le Roy entreprend de se présenter comme son héritier. Le «Roy se trompe : le fleuve de l’histoire ne remonte point son cours et le principe de l’Appel au peuple , — qui n’est pas autre chose que le mode de manifestation des as pirations du plus grand nombre, — a pour expression vivante, non point le Roy, mais l’Empereur. La différence qu’il y a entre le principe...

À propos

Le Petit caporal était une feuille politique financé par le parti bonapartiste L'Appel au peuple et dirigée par François Perron. En 1877, choquées par la violence des propos de celui-ci, les autorités du parti confièrent la direction à un homme moins turbulent, Jules Amigues. Le journal, affichant pendant plusieurs décennies des tirages à quelque 20 000 exemplaires, fut publié jusqu'en 1923.

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