Extrait du journal
et a gêné le tir des canons Plusieurs aéro- 1 planes ont pris en chasse le Zeppelin, qui était très élevé, et ont tiré sur lui au moment où il s’éloignait. * * * Une personnalité compétente et qui a ! assisté à l’événement de samedi a expliqué les raisons pour lesquelles les canons et les avions n ont pu atteindre le Zeppelin allemand. Ce n’est ni manque de pré voyance, ni manque de vitesse. La vraie raison dusuccèsde la randonnée de l’engin de guerre allemand, c’est la brume. Samedi , soir, celle brume couvrait complètement \ Paris d’un voile opaque de plus de 700 à j 800 mètres ou même davantage. Les pro- j jecteurs ne pouvaient pas percer cette mu- | raille... Pour l'artiljerie du sol ferme, j c’était une invisibilité absolue de ce qui se passait dans le ciel et une impossibilité de tirer. Pour les avions, ils se sont tous mis en route dès l'alarme donnée. Mais seuls ceux du secteur dans lequel est entré le Zeppelin (car on sait qu’il y a plusieurs secteurs de garde), ont pu l’apercevoir. Mais môme la plupart de ceux-là n’ont fait que Y aperce voir, car il n’était pas éclairé par les pro- I jecteurs. Les avions des autres secteurs ’ n’ont pu que continuer à rester en l’air et à monter leur garde dans leurs secteurs respect ifs, ce qu’ils ont fait pendant plu- i sieurs heures. Il résulte des renseignements actuelle ment connus que cinq avions ont aperçu le Zeppelin et lui ont tiré dessus; ils l’ont perdu de vue; l’un d’eux a pu ne pas le ; quitter et l’a poursuivi avec ténacité pen dant plus de cinquante minutes, vers I l’ouest. Ceux de nos appareils qui étaient j des avions-canons ont tiré des obus. Du reste, c’est dans un temps extrême- j ment court que le Zeppelin a lancé tous ses ! projectiles : environ une minute. Ils sont tombés dans des endroits relativement rap- \ prochés, étant donné la vitesse de l'aéronef, ; qui, probablement, était supérieure à 12U j kilomètres. Il s’est immédiatement éloigné, j et c’est dans la direction de l'ouest, chose j curieuse, qu’il a été poursuivi. Le peu de j temps de son passage et la brume l’ont sauvé. . i Il est à peu près certain, du reste, si bi 1 zarre que cela paraisse, que de son côté, le | Zeppelin n’a pas vu Paris, et qu’il n’a | connu sa situation qu’en faisant le point, ; et grâce à la boussole. Il a été immédiate- j ment gêné dans son œuvre destructrice par : les avions, car il faut se rappeler qu’avant- | hier, nos escadrilles ont pu lancer, sur \ Fribourg-en-Brisgau, dans des conditions analogues, 18 obus de 155 et 20 de 90. * * * Le raid du Zeppelin a malheureusement fait un certain nombre de victimes : on a à déplorer la mort de vingt trois personnes, et les hôpitaux avaient recueilli ce matin vingt-sept blessés. Dès que la présence du Zeppelin fut si gnalée, M. Poincaré, accompagné du géné ral Duparge, MM. Malvv, ministre de l’in- j lérieur, et Laurent, préfet de police, les | généraux Clergerie et Galopin se rendirent dans le quartier atteint par les projectiles, j Le cortège officiel a visité tous les points de chute et s’est rendu compte des dégâts j commis. Un projectile est tombé au milieu de la chaussée d’une grande voie, creusant une excavation d’environ quatre mètres de dia mètre, trouant le macadam, au dessus de la voûte d’nne ligne du Métro, à une cen taine de mètres d’une station. Un train bondé venait de passer deux minutes avant la chute. Il n’y a pas eu de victimes. Seu lement la voie a été jonchée de toutes sortes de pierres, de morceaux de maçonnerie et de ciment, de rails tordus qui se dressent en travers du ballast. La circulation, qui avait été interrompue, a été reprise ce matin. Trois bombes sont tombées à deux cents mètres les unes des autres, deux sur la voie publique et l’autre sur un immeuble de cinq étages qu’elle a éventré. La pre mière, creusant en bordure du trottoir une excavation d’une dizaine de mètres de cir conférence, a déraciné et projeté à quelque distance un grand arbre qui git à terre, déchiqueté; une vespasienne voisine a ses tôles tordues, tandis qu’à côté une petite casemate en briqaes servant d’abri à un poste électrique de traction n’est que peu atteinte. En face, une maison a eu ses vo lets arrachés et ses vitres brisées. Plusieurs locataires ont été blessés par des débris de carreaux. Un peu plus haut, dans une rue voisine, un entonnoir d’une douzaine de mètres de circonférence et de deux de profondeur marque la place de la seconde bombe de vant une boutique de cordonnier, dont la façade est en morceaux. Une épicerie-frui terie sise à côté a sa devanture démolie, ainsi que des boutiques d’herboristerie et de coilfeur. En face se dresse une école communale dont les huit fenêtres donnant sur la rue n’ont plus de carreaux; peu de dommages à l’intérieur de l’immeuble, où, douloureuse coïncidence, on procédait ce matin même aux obsèques d’un parent de la directrice. La troisième bombe tombée dans ce pé rimètre restreint a heurté une fenêtre au deuxième étage d’un immeuble de cinq étages, côté cour. Le mur qui ferme la ]i...
À propos
En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.
En savoir plus Données de classification - petitjean
- epernay
- sapt
- gagné
- raymond
- mayer
- leriche
- poincaré
- asmodée
- paris
- somme
- la somme
- arras
- oise
- aisne
- neuville
- berlin
- folie
- lens
- artois
- lenôtre