PRÉCÉDENT

Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 2 juin 1914

SUIVANT

URL invalide

Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine
2 juin 1914


Extrait du journal

Les adversaires de la loi de trois ans j vont tenter un retour olïensif dûs le début de la nouvelle législature. Peu leur im- ! porte que celle loi soit indispensable pour ) la sécurité et l’avenir du pays, qu’elle soit j la rançon de la paix, la prime nécessaire j d’assurance contre les risques d’une guerre j toujours possible. Ce n'est pas la faute de la France, si elle j a été amenée à consentir ce grand effort, j Elie ne veut pas la guerre, c’est entendu, mais elle veut être prête à la soutenir. j Nous doutons fort qu'il puisse se rencon j trer un chef de gouvernement, un ministre de la guerre assez imprudents pour accep ter un retour en arrière. t Cette loi se justifie d’elle-même par j quelques chiffres : De 1882 à 1012, l’Allemagne augmente ses effectifs de 200,000 hommes ; Dans le même temps, l’année française ne s’accroît que de 90,000 hommes. Et, en 1905, la France réduit la durée du service actif, puis, peu après, la durée des pé riodes d’instruction des réservistes et des territoriaux. De 1882 à 1912, l’Allemagne, dépense j pour son matériel de guerre 4 milliards 700 j millions ; La France ne dépense que 2 milliards j 750 millions. j De 1905 à 1912, l’Allemagne dépense 1,447 millions pour son matériel, la France seulement 738 millions. Quelles ont été les conséquences de l’ac croissement des forces militaires alle mandes ? C’est le voyage à Tanger et la conférence d’Algésiras, c’est l’incident des j déserteurs de Casablanca et l’envoi de la < Panther à Agadir. Poursuivons nos chiffres. En mars 1912, l’Allemagne fait un nouvel effort militaire, j Le quinquennat de 10,000 hommes est | porté à 34,000 hommes à incorporer de j 1912 à 1910. Et nous apprenons à la fin de i l’année 1912 que c’est chose faite. j En 1913, nouvel effort. Il s’agit d’augmenter l’armée allemande de 4,000 ofli- j ciers, de 15,000 sous-officiers, de 117,000 j hommes, de 40,000 chevaux. Un pro gramme d’armement de 1,250 millions l’ac compagne. On ne trouve pas les 4,000 of ficiers nécessaires. L’Allemagne fait appel aux officiers en retraite. Dans l’espace de trois années, l’effort allemand était égal et j même supérieur à l’effort accompli au cours s des trente années précédentes. Le lor avril 1913, le Berliner Tageblalt écrit : « Ce qu’on nous demande, c’est à proprement parler, la mobilisation en pleine paix. » Et M. André Lefèvre, en donnant à la j Chambre ces chiffres, disait, dans son dis cours du 12 mars 1914 : « Ainsi, voilà un peuple qui est en pleine paix, qui a déjà l’armée la plus formidable de l’Europe, qui a rassemblé le matériel de guerre le plus considérable qui soit, et qui tout à coup rappelle des officiers de la position de re traite, fait un effort de 1,250 millions, lève une véritable contribution de guerre. Eh bien, je vous le demande, aurions nous pu laisser cela inaperçu? » Non, en effet, et la loi de trois ans est venu rétablir l’équi libre des forces, cette loi que le pays, quoi qu’on en dise, a acceptée, en, présence de dures nécessités. La démolir ou la défor mer serait courir les plus grands risques; ce serait se jeter dans un terrible inconnu où peut sombrer l’existence môme de la nation. Quels ont été les bienfaits de cette loi ? L’Allemagne, avec son effort de 1913, avait, au bas mot, une armée active de 866,000 ^hommes prête à entrer en cam pagne. La France, au 1er janvier 1913, n’avait qu’une armée de 560,000 hommes, en y comprenant les hommes du service auxi liaire. Au 1er janvier 1914, avec le service de trois ans, elle pouvait compter sur 790,000 hommes, y compris également les 50,000 hommes du service auxiliaire, soit 230,000 hommes de plus. Avant la loi de 1913, l’Allemagne avait trois corps d’armée et demi en couverture ; depuis, elle a six corps d’armée avec des compagnies à l’effectif de 200 à 210 hom...

À propos

En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.

En savoir plus
Données de classification
  • poincaré
  • doumergue
  • viviani
  • cazalet
  • jan
  • jaurès
  • caillaux
  • baris
  • messimy
  • delcassé
  • france
  • ireland
  • allemagne
  • bretagne
  • québec
  • rennes
  • bar-sur-seine
  • newcastle
  • new york
  • saint brieuc
  • la république
  • maison arms
  • eurêka
  • vive la république
  • parti républicain
  • parti radical
  • conseil de cabinet
  • caisse des dépôts et consignations
  • bt
  • barlement