Extrait du journal

Vendredi dernier 27 mai, un cheval qui s’était emporté a failli causer de grands malheurs dans une des rues de notre ville. Ce cheval, attelé à un tilbury, avait été épouvanté en passant près de la locomotive du chemin de fer. Son conducteur n’ayant pu s’en rendre maître, il parcourut avec une rapidité effrayante les ponts et la rue du Marché. Arrivé à l’extrémité de cette rue qui devient plus étroite à sa jonction avec la Grande-Rue, l’animal qui n’obéis sait plus au mors, s’élança dans le magasin de meubles de M. Ficher, en brisant les glaces de la devanture, et vint s’abattre dans l’intérieur du magasin, lorsque les roues de la voilure se trouvèrent arrêtées contre le marbre formant le soubassement. Deux personnes se trouvaient dans ce tilbury, elles furent assez heureuses pour conserver leur présence d’esprit. Elles s’en trouvèrent bien, car lorsque le cheval fut forcé de s’arrêter, elles purent descendre de voiture, n’ayant d’autre mal que l’effroi du danger auquel elles venaient d’échapper. Le cheval a été fort maltraité, les glaces de la devanture de ce beau magasin ont été brisées ainsi que le marbre du soubasse ment ; mais il est très-heureux que dans un événement de ce genre personne n’ait été blessé. A celte occasion, nous avons entendu renouveler le désir de voir mettre à exé cution le projet qu’avait conçu l’adminis tration des ponts-et-chaussécs, de faire abattre une partie de la maison qui fait l’angle de ces deux rues, afin de rendre plus facile la circulation des voitures. Sans parler des difficultés que rencon trent tous les jours les voitures lourdement chargées qui se dirigent au chemin de fer, l’accident qui vient d’arriver démontre en core une fois de plus la nécessité de don...