Extrait du journal

Dans leur congrès de Clermont-Ferrand, les instituteurs ne se sont guère inspirés des sages conseils que leur ministre, M. Briand, leur a donnés à Besançon. Que veulent-ils donc ? Ils ne se doutent pas du mouvement de mécontentement qu’ils ont fait naître. Un éducateur n’a pas le droit d’être indiscipliné, révolutionnaire et sur tout anlipatriote. Les instituteurs devraient bien réfléchir aux paroles que M. Briand leur a adressées à Besançon et que nous reproduisons; 11 n'est pas nécessaire que vous fassiez aban don d’aucune de vos idées. Vous pouvez les garder, vous pouvez aussi conserver l’espoir de les réaliser, mais il est cep -ndant bien entendu que votre attitude sera compatible avec vos fonctions, car enfin on est arrivé à une heure où les hommes très épris de libellé n’ont pas un sens très exact et très juste de l'étendue du devoir quand ils sont fonctionnaires. Quand 1 instituteur prend cette fonction si noble et si élevée, il assume la tâche la plus lourde, la plus redoutable, la plus complexe qui puisse échoir à un homme. Pour remplir cette fonction avec le degré de perfection que l'on peut désirer, ce n’est pas un homme qu’il faudrait, c’est un surhomme. Il lui faudrait une science, une intelligence pleines de délicatesse et de tact, et cela il est impossible de le demander et de l’exiger d'une façon complète d’un homme, parce qu’il est un homme; mais il faut du moins qu’il fasse tous ses efforts pour se rapprocher le plus possible de ce degré de perfection....