Extrait du journal

de ma reconnaissance... — Ne parlons plus de cela... — Sire, après avoir pris connaissance d'un par chemin qui m'a coûté huit mois de recherches, vous avez daigné me donner mes entrées au pa lais et anoblir mon fils, ne pouvant au grand jour réhabiliter sa mère... — Jean Hurrel avait mérité cette faveur en sau vant les jours de la reine... — Oui, fit tout bas Maguelonne, mais Maugiron poursuit la vengeance de Jeanne de Valois... Et ne savoir où le rencontrer!... — Enfin, aujourd’hui, quelle heureuse idée vous amène? — Avez-vous assez de confiance en moi, sire, pour écouter un conseil que vous serez toujours libre de rejeter? — Oui, Maguelonne, j’ai confiance en vous, répondit avec franchise Louis XII. L’expérience m’a déjà prouvé que vous possédiez un jugement sûr. — Sire, j’ai fait un heureux rêve... — Heureux... pour moi? interrogea le monar que en souriant avec bienveillance. — Entièrement pour vous. — Quel est-il? — J’ai rêvé qu’une foule enthousiaste vous por tait en triomphe, en vous donnant le nom sublime de Père du peuple. — Père du peuple!., oh ! oui, ce serait un titre glorieux ! répondit Louis XII. — Eh bien mais, sire, il ne tient qu’à vous, ce me semble, de mériter ce splendide baptême. — Comment? — Pressuré par des courtisans avides et par des administrateurs infidèles, lê peuple croupit dans les larmes et dans la misère... Sauvez-le, sire, sauvez-le ! — Vous répétez, je crois, la même demande qui a été formulée tout à l’heure par le syndic des marchands? — En effet ! Mais C’est moi qui ai conseillé au peuple de vous envoyer le syndic des marchands, homme inoffensif et que je connais particulière ment , afin d’éviter à ce même peuple exaspéré un crime* ou tout au moins une révolte. — Ah ! fit Louis XII en fronçant le sourcil ; je...