Extrait du journal

Nous recevons l’avis que dans la plupart des contrées du département, — et il en est do même de cilles des départe ments voisins, — les récoltes des céréales sur pied donnent les plus belles espérances. L’épi, pour le froment comme pour le seigle, est gros et le grain bien nourri. Enfin, le blé de la récolte qui approche, vu sa bonne qualité, ne pourra pas soutenir la comparaison avec le blé étique de l’an dernier. Aussi, les cultivateurs le savent si bien qu'ils se hâtent d’amener à la halle le grain qu’ils pos sèdent, tant ils craignent que le blé de 1854 n’éprouve plus tard une trop grande dépréciation, et par suite une baisse trop prononcée. Il est aussi à remarquer que jamais les semences en cé réales dans nos contrées n’avaient été d'un si beau choix. Les cultivateurs les ont renouvelées per du blé de Saumur, et en cela, ils ont parfaitement fait; car les blés de nos pays dégénéraient d’année en année. Comme ce blé est de trèsbonne nature et qu'il a donné d’excellents résultats, il est certain que nos terres maintenant ne seront pins ensemen cées qu’avec du blé dit de Saumur. Pour le seigle, cette année, le grain en est magnifique. Il est lourd et non étique comme l’an dernier. Un propriétaire dus environs deTroyes, duquel nous tenons ces renseigne ments, doit en partie en amener de la provenance de l’année sur le marché de Troyes, samedi prochain, et l’on pourra juger de sa qualité. Les seigles s abattent ou se coupent en ce moment sur divers points du département. Ceux considérés comme lus muilleurs proviennent de Charmont, Villeloup et d'autres communes avoisinant ces contrées. Les menus grains promettent également une récolte sa tisfaisante. Quoique l'approvisionnement en grains, surtout en froment, fut plus que suffisant sur notre marché de sa medi dernier, cependant une baisse minime a seulement eu lieu. Plusieurs lots sont restés invendus et ont été rentrés pour reparaître sur le marché prochain. Ainsi, encore quelques semaines de patience, et nous verrons le prix du pain retomber à son taux normal, parce qu'un soleil réparateur aura chassé, pour nous ramener l'a bondance, l’espèce de disette dont nous avons ressenti les sinistres effets. (Napoléonien.)...