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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 29 avril 1864

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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine
29 avril 1864


Extrait du journal

d’un pauvre drapier; vous avez été femme d’un lieutenant criminel ; aujourd’hui, vous êtes com pagne d’une reine... Que vous faut-il encore? Parlez! je vous l’accorderai, Marceline ; car j’ai pour vous une affection profonde... A ces paroles, prononcées avec un accent sympathique, Marceline se sentit émue. Pendant quelques secondes, elle sembla lutter avec elle-même ; puis enfin elle éclata en sanglots. La reine la regardait avec étonnement. — Enfant, dit-elle, je vous parle comme une mère et vous me traitez en souveraine. . Oh ! c’est mal!... Marceline pleurait toujours. — Que pourrais-je donc faire pour vous être agréable? reprit Anne de Bretagne. Voulez-vous que je double la dotation de quarante mille écus qui vous a été accordée avec le titre de Glatigny?... — Oh ! madame, vous m’offrez de l’argent, à moi, votre servante dévouée !... — C’est justice, cependant ; Jean Hurrel n'at-il pas fait échouer la conspiration tramée contre ma vie, lorsqu'il était lieutenant criminel!.... c'est pour cela que je l’ai nommé capitaine de mes cent-gardes bretons... Voulez-vous, Marce line, voulez-vous que j’élève encore votre époux ?.. Voulez-vous qu’il soit mon secrétaire général... pour vous, ma favorite aimée, pour vous, il le sera... — Non, non, c’est assez, madame, nous ne méritons pas tant d’honneur! exclama Marceline en se levant précipitamment. Anne de Bretagne tressaillit ; puis un sourire effleura ses lèvres, et elle se mit à contempler Marceline avec une émotion profonde. La femme avait deviné la douleur intime d’une femme. — Pauvre enfant, dit-elle, à peine as-tu goûté à la coupe des joies terrestres, et déjà la jalousie est venue te mordre de ses tenailles de fer !......

À propos

En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.

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Données de classification
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