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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine, 30 novembre 1855

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Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine
30 novembre 1855


Extrait du journal

rnent, et, dans le peu de mois qu’on échangea, il fut naturellement question de l’aveugle. — I! parait que ton aveugle s'est pendu, dit l'amie ; à propos de quoi donc? — A propos de bottes, répondit madame de Preval. Ce mot, articulé le soir même du suicide du malheureux qui l'avait tant aimée, peignait madame de Préval tout entière. L'é tudiant rit beaucoup. Ainsi font les hommes. Raconté, ce jeu de mots l’eût profondément indigné. Cependant Rose s'était installée dans l’appartement où elle avait servi en quelque sorte de domestique. Elle régularisa prompte ment sa vie. A la grande surprise des voisins et surtout de la portière, femme sceptique par état, Rose, héritière de quatre mille livres de rente, ne prit ni bonne, ni femme de ménage. Elle continua de faire sa besogne elle-même et changea fort peu de chose à sa mise. Loin de se donner des airs de rentière, ainsi que l’avait prédit la concierge, elle continua de porter l’humble bonnet de l’ouvrière. On l’accusa d’avarice, sans savoir que sur les trois cent trente-trois francs dont elle disposait par mois, elle en dépensait à ncine cent y compris le loyer de l'appartement, et consacrait les deux cent trente-trois restant à de bonnes œuvres faites sans bruit. — Vous pourriez, lui dit un jour sa voisine, vous marier à un homme qui vous en apporterait autant que vous en avez, et de venir une des plus riches bourgeoises du quartier. — Je ne me marierai point, répondit Rose.’ Chaque jour elle voyait passer de sa fchélre madame de Préval et l’étudiant qui menaient alors le grand train des liaisons nou velles entre gens de plaisir. La gaieté, le bonheur et l’insolcucc de cette femme semblaient railler Rose de scs projets de ven geance. Rose pourtant s’était juré avec la fermeté des Ames douces et paisibles que l’aveugle serait vengé, mais elle ne savait de quelle manière s’y prendre et attendait cette occasioç qui vient toujours pour qui sait la saisir. Elle avait eu main l’argent, grand...

À propos

En 1841, Le Petit Courrier de Bar-sur-Seine prend temps la suite de la Feuille d'affiches, petite gazette spécialisée dans les annonces et les avis divers du village de Bar-sur-Seine, dans l'Aube. Devenu titre hebdomadaire – puis bihebdomadaire à partide de 1885 –, le journal disparaîtra en 1916.

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