Extrait du journal

Le lendemain, elle se rendit chez Mme Augier pour donner à Denise sa dernière leçon. Puis, l'après-midi, elle se dirigea vers la maison mère de Saint Vincent-dePaul, rue du Bac. Oh ! comme elle lui paraît, longue cette course à travers Paris, parmi la foule grouillante des rues. Mais maintenant elle aperçoit la vaste maison, elle voit la lourde porte de chêne qui va s'ouvrir et se refermer sur elle... et sa main ne tremble pas en agitant la sonnette dont elle entend l'appel sonore. La porte s'ouvre... et Sylvaine s'a vance dans une cour pavée où croissent entre les pierres des touffes d'herbe. Une religieuse, sans prononcer une parole, guide Sylvaine dans la vaste mai son, lui fait traverser des ' salles nues et' froides, puis l'introduit au parloir où elle la prie d attendre. — La Révérende Mère va venir, dit la religieuse avec un bon et calme sourire. Le parloir est une vaste jfièce, aux murs blanchis à la chaux, 'n'offrant pour tout ornement qu'un grand Christ et une image.de saint Vincent de Paul. Des chai ses rangées symétriquement contre le mur et une grande table couverte d'un tapis vert composent tout l'ameuble ment. Deux larges fenêtres garnies dç rideaux blancs ouvrent sur un jardin et donnent à la pièce un aspect gai et riant. Bientôt la supérieure paraît. C'est une femme petite et maigre. Sous le bandeau et les ailes flottantes de la coiffe un beau visage, éclairé par de lar...