Extrait du journal
let de trous d'obus, conservé intégrale ment et dans sa forme primitive, et qui s'ouvre par Une porte également en ciment au-dessus de laquelle on lit ces mots simples : A LA MÉMOIRE DES SOLDATS FRANÇAIS qui dorment debout, LE fusil en main, dans cette tranchée Leurs frères d'Amérique. M. André Ventre, que j'ai eu la bonne fortune de rencontrer, m'a expliqué luimême sa triple intention : «" Construire une œuvre que les soldats du génie auraient pu faire eux-mêmes, par conséquent non pas. en pierres dont nos maisons en ruines ont davantage besoin, mais dans la matière dont on édifiait les abris ; respecter la forme et l'aspect de la soi-disant tranchée, ne pas même ratisser la terre, mais la préserver de la manière la-'moins périssa ble et, en la plongeant dans une ombre presque éternel», la rendre inculte même aux .mauvaises herbes ; enfin, dès la route, obliger les voyageurs, en les faisant pas ser par un. chemin étroit, à se diviser par petits groupes et à leur imposer ainsi le recueillement qui convient dans un tel lieu. » Il est indéniable que ce mausolée fruste et d'une sévère beauté donne au paysage une impression de tristesse et pour ainsi dire d'accablement qui force à penser. Et, sous la terre séchéé par l'âpre vent de Lorraine, on devine les pauvres corps dé chiquetés, toujours face à l'emmemi... Mais' les baïonnettes qui sont là, ornées par des mains naïves d'un bouquet de violettes ou d'un drapeau de deux sous, "ne sont plus pour la plupart celles des grands Bretons du 137e : celles-là ont été volées par des visiteurs inconsciemment sacrilèges, et l'on se demande si pour protéger au moins cel les qui restent il ne serait pas nécessaire de mettre là un surveillant ou tout au moins une clôture, puisque, aussi bien, il s'agit d'un vestige historique, maintenant classé. Quant à celles qui manquent, étaitil 'bien indiqué de les remplacer par des « fausses » ? Il y a là quelque chose d'un peu théâtral et qui jure avec la sincérité qu'on a voulu exprimer. Tell cruel, en tout cas, ce monument est saisissant : — Ce n'est pas beau, disait ce matin un de mes compagnons. — C'est mieux ! répondit un autre. Il avait raison. — André F âge....
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
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