Extrait du journal

enfance, avec, plus de précision, avait fait naître en elle un doute réconfor tant, quant au soi-disant déshonneur de sa famille. En tous cas, elle n'éprouvait plus à pré sent la crainte enfantine et puérile d'être arrêtée, si jamais elle prononçait le nom desonpère. Le désir, la volonté même de connaî tre l'exacte vérité l'avaient décidée, et du même coup avaient vaincu tous ses scrupules. , ; _ Jusqu'alors, en effet, l'amour-propre inhérent à toute nature humaine, fa peur de voir rejaillir sur elle la honte possible d'un père coupable, avaient été les vrais motifs de son silence, vis-à-vis de.Mlle de Mirecourt. C'est un préjugé courant, contraire à toute.logique et àtout esprit d'humanité, qui fait retomber sur les enfants les fautes des parents. ^ Malheureusement, peu de gens osent S'affranchir des préjugés dont la société moderne est encore imbue, malgré les efforts accomplis vers une progression constante, vers une conception plus large, et partant plus noble, de la res ponsabilité et des droits individuels. En arrivant à Paris, le premier soin d'Andrée avait été de . se faire enseigner le faubourg du Temple, seul quartier dont elle eût gardé le souvenir.Elle se logea tout de suite dans un hôtel meublé; proche du canal, et s'occupa, d'abord, de réparer le désordre de sa toi* letté un peu fripée par don long, voyage. Ensuite, elle déjeuna très modeste ment, dans un petit restaurant du voisi-...