Extrait du journal

Ion s'ouvrit et l'on vit paraître Blanche qui s'avançait encore chancelante, entre Germaine et Valentine qui la soutenaieut. Elle alla au jeune marin, un pâle sourire sur les lèvres et, lui tendant la main d'un geste plein de grâce j — Je n'ai pas voulu vous laisser partir, lui dit-elle, sans vous demander pardon, mon sieur, des ennuis que je vous ai causés. — Oh ! mademoiselle ! — Monsieur n'est pas tout à fait un inconnu pour moi, dit Raymond, et c'est un hasard que je bénis. Cela dit, Courtenay présentale jeune homme & sa femme et à. ses filles. — Je me flatte qu'à présent, puisque la Pro vidence vous a conduit ainsi chez nous, ajouta-t-il en s'adressant à Georges, je me flatte que nous deviendrons bientôt de bons amis. C'est déjà fait, monsieur, si vous voulez bien le permettre, répondit d'Ancenis avec sa franchise de marin. Il y avait surtout, dans • les paroles du lieu tenant de vaisseau, une sincérité qu'inspirait, presqu'à, l'insu de .Georges, la présence de Blanche. Certes, là-bas, au cimetière, il avait accom pli un acte de complaisance secourable qui ne sortait pas dé la banalité des incidents vulgai res auxquels tout homme est exposé. Mâis plus tard, dans la voiture, et aurtout Quelques instants après sa conversation avec Courtenay lors de l'entrée de Blanche, il avait été frappé de l'exquise et chaste beauté de la jeune fille. Du premier coup, il avait deviné dans cette âme quelque chose de douloureux et d'incoo»...