Extrait du journal

En commençant cet article, ]a plume tremble dans mes doigts. Si je devais dire tout ce qu'il faudrait dire, je rem plirais toutes les pages du Petit Journal. Ce qui est singulier,- c'est qu'aucun! conducteur d'automobile ne doute de lui, c'est que toutes les conductrices sont persuadées qu'elles sont plus mali gnes que les autres. , . Au récit d'un accident, elles disent : « Parbleu ! » à quoi elles joignent une dissertation pour démontrer qu'elles, dans une circonstance analogue, elles s'ea seraient tirées sans dommage. Quant aux hommes, ils esquissent une moue dédaigneuse, en soufflant de la fumée de tabac. Ce qui est plus singulier encore, c'est que nous montons dans n'importe quelle voiture, conduite par n'importe quel con ducteur, qu'il soit chauffeur de taxi ou le meilleur de nos amis, et que, lors que ce maître du volant commet une imprudence sur la route, une impruden ce qui nous fait retenir un petit cri d'an goisse, nous nous reprenons en. hâte, en raisonnant — comme si *la raison avait quelque chose à voir là-dedans ! — Si 'c'était dangereux, s'il n'était pc.s sûr de lui, il ne ferait pas ce qu'il fait. Il compte sur ses freins, sur son adresse/S'il craignait de se tuer, il ne se risquerait pas. * .* Robert Dieudonné. (Voir la suite'en quatrième page)...