Extrait du journal

11 a fallu que vous surgissiez en travers de ma route, armée de votre beauté, de votre ambition surtout, pour briser ce rêve* continua Mlle de Mirecourt, en proie à une exaltation croissante. Car votre union fut intéressée ; orphe line et pauvre, vous sûtes profiter ha bilement d'une chance inespérée, en vous faisant iépouser par un officier d'a venir.- ; ' ^ Au contraire, je suis riche, moi, par conséquent insoupçonnable de tous cal culs ambitieux et méprisables. — Madame, interrompit brusquement Paule; dont la voix tremblait d'indigna tion contenue, vous venez de m'insulter deux fois.gratuitement, cela suffit. Votre surexcitation paraît causée par un sentiment louable en soi, si vraiment! vous avez aimé M. de Bussiares?... Elle ne peut être excusable pourtant! vis-à-vis de; moi qui; jusqu'à ce jour, ignorais votre existence. Vous eussiez dû respecter au; moins ma douleur. L'âmour que j e professais pour celui qui. fut mon mari était aussi pur, aussi pro-fond et désintéressé que pouvait l'être le. vôtre.-Je n'eus pas à faire des calculs bas et cupides pour devenir la femme d'un; officier sans fortune, et vos sottes accusa tions ne reposent sur. rien de sérieux. Ceci dit, et sans vouloir perdre mon temps à réfuter d'autres insinuations mé-! chantes, je vous laisse à votre sort, ma dame. Je vais où ! Dieu, dans sa justice, voudra me conduire. Puis, sans! hâte! apparente, Paule de Bussiares retourna vers le fleuve, lais sant son interlocutrice, interdite et fu rieuse, au milieu du chemin....