Extrait du journal

André de Valjean est aussi pâle que Marcelle — que Marcelle, défaillante, qui regarde son amant avec des yeux pleins d'épouvante. En ce moment j si un juge d'instruction perspicace se fût trouvé là il n'eût pas hésité un instant à les faire arrêter tous deux. Immobile à quelques pas, Job, tenant toujours dans ses mains les coupes de fruits, examinait la marquise et le jeune homme, et ses sourcils se fronçaient, ses lèvres tremblaient. Qu'avait-il découvert ? nul n'eût pu le dire encore ; mais certainement il connais-^ sait le drame, savait le dénouement ter rible de la tragédie qui s'était déroulée tout à l'heure dans le cabinet du marquis; de Frileuse. . Il dépose ses coupes de fruits et dit : — Je vais aller prévénir M. le marquis que le dîner est servi et que madame la marquise l'attend. Alors Job s'éloigne, et quelques minu tes s'écoulent, qui paraissent à André et à Marcelle la durée d'un siècle. Tout à coup retentit un cri strident, un cri terrible. — Monsieur est mort 1... monsieur est mort ! Et Job paraît. Il parvient à se maîtriser, à ne pas lais ser lire sur sa physionomie ses pensées in times.... mais ses yeux lancent des éclairs. Marcelle s'est redressée ; et, suivie de Job, d'André de Valjeàn et de tous les do mestiques, accourus au cri du nègre, elle se précipite vers le cabinet de travail de son mari....