Extrait du journal
profession? A cette question, il faut répondre par une autre. Ést-ce que, en cas de guerre, on ne demandèra pas à ce soldat, par exception, le même service qu'à ses camarades de 1 ar mée active? Est-ce qu'il ne devra pas se battre comme eux et à cô té d'eux ? Est-ce qu'il ne formera pas avec eux la grande phalange nationale? Comment risquer, dès lors, qu'il apporte à celle-ci, non un élément de force, mais un élément de désorganisation ? Aussi n'est-il pas un pays, en Europe, où les. lois et règlements militaires ne soient appliqués aux réserves ou aux milices rap pelées sous les drapeaux. En Italie, comme en Autriche; comme en Allemagne, on ne s'inquiète pas de savoir si le soldat d'aujourd'hui était soldat hier ; il est soldat, et cela.suffit.. Voilà ce dont doivent être bien persuadés tous les hommes susceptibles d'être appelés à concourir à la défense du territoire.. Le bien public veut qu'à cet égard nul ne puisse se faire de funestes illusions. Tels sont les arguments de ceux qui croient qu'on n'a pas le droit de reculer de vant un exemple nécessaire. •Ils ont pour eux la logique absolue, mais nous pensons, avec la majorité du public, que l'on peut, pour une fois, sans compro mettre l'avenir de notre armée nationale, se départir de cette excessive sévérité. ■» * * Les raisons qui militentpourla clémence ne sont ni moins nombreuses, ni moins concluantes que celles que nous venons de passer en revue. La loii elle-même, dans le cas dont il s'agit, n'est pas inconciliable àvec toute indulgence. L'article 17 de la loi du 18 novembre 1875, relative aux devoirs des réservistes, admet, alors même que le code militaire ne les prévoit pas, les circonstances atténuantes en faveur dès hommes, qui, n'ayant pas trois mois de présence sous les drapeaux, ont été convoqués pour des manœuvres, exercices où revues, La législation * anglaise contient une dis* position analogue : les soldats de la milice, pendant la période annuelle d'exercices ou en cas de mobilisation, sont, d'après la loi de 1875, soumis, comme les membres de l'année active, au muting a et; mais, en au cun cas, là peine de mort ne peut leur être appliquée. - : Le conseil de guerre qui a prononcé la sentence. de mort aurait donc eu lé droit d'abaisser la peined'ùn ou plusieurs degrés. Ce que je tribunal militaire aurait pu faire, en se conformant au texte même de la loi, le chef de l'Etat ife peut-il pas le faire sans inconvénient1 Doit-on oublier, puisqu'il est permis de s'en souvenir, que le coupable est marié et père de deux enfants ?...
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
En savoir plus Données de classification - ruggieri
- galmon
- thiers
- layara
- hinard
- abadie
- lequette
- gilbert
- londres
- paris
- catherine
- france
- madrid
- cambrai
- murcie
- françois
- bretagne
- conseil de cabinet
- conseil de guerre
- la république
- agence havas
- p. s.