Extrait du journal

soit, oh 1 laisse-moi te rejoindre 1... Jel'en conjure, mon amour 1... Je ne serai pas un obstacle, tu peux me croire !... — Au contraire, je t'aiderai de toutes mes forces... .. —C'est juré ! Mais pour cela, il faut que la réussite soit certaine. Car si je suis obligé de courir toute l'Amérique du Nord au Sud, tantôt pour une chose, tantôt pour une autre, je ne te veux pas à côté de moi. Malgré ma confiance en ton énergie, en ton intelli gence, je souffrirais trop de te savoir dans ce pays si dangereux seule; loin,de moi, li vrée à je ne sais quelles éventualités... Me comprends-tu, mon adorée ?... — Oui. — Ici, au contraire, à côté de ta mère, je suis tranquille. Ma solitude me sera dure... oh 1 com bien... Mais ma Sabine, mon cher etpré^ deux' trésor, ne courra auoun risque !... — J'acoepte et j'ai confiance. Mais que je vais donc être malheureuse sans toi !... Elle essuya les larmes qui couvraient ses joues pures, puis tout à coup, secouant sa jolie tête : -— Ne parlons pas .de ces choses, dit-elle. Elles nous enlèveraient notre courage, et il nous en faut beaucoup à tous les deux. Tu es sans ressources, Michel, avec quoi vas-tu partir ?... Il lui raconta sa visité chez Fontenay, là conduite du mari et de la femme. — Oh ! les braves gens, s'écria Sabine, les braves gens t Mais leurs soixante mille francs ne te suffi ront pas... Plus tu auras d'argent pour commencer tes affaires là-bas, plus vite tu atteindras ton but,...