Extrait du journal

Il n'y avait plus de rideaux aux croisées de la jeune fille, et grâce à la clarté qui éclairait l'un des côtés de la chambre, Georges put remarquer qu'une commode d'acajou n était plus là. — C'est singulier, se dit-il, qu'est-ce que cela signifie ? Après être resté un instant songeur, res sentant un indéfinissable malaise, il se frap pa le front. — Je comprends, murmura-t-il, monsieur Mourillon s'est imaginé que mon voisinage était dangereux et il a décidé que cette chambre ne serait plus celle de sa fille. Un sourire amer crispa ses lèvres et il referma sa fenêtre, en poussant un long soupir. Il se coucha, pensant à Mionne, un peu aussi à madame Joramie. Il avait l'esprit in quiet et comme lepresséntiment 'de quelque malheur. . Ce n'est qu'au bout de deux heures, après s'être tourné et retourné vingt fois dans son lit qu'il finit par fermer les yeux et s'endor mir. II se réveilla à sept heures et demie au bruit que fit la concierge en entrant dans sa chambre. Ebloui par un gai rayon de soleil, il se frotta les yeux— Vous êtes rentré tard, monsieur Georfes, dit la femme, il était au. moins une eure; il n'y a donc rien d'étonnant que vous soyez encore au lit. Mais je sais que vous n'aimez pas à faire le paresseux,...