Extrait du journal

Et un sourire cruel plissait ses lèvres min ces, laissant voir ses gencives sanguinolentes et dégarnies. Cherchait-elle dans ses souvenirs?... Connaissait-elle lady Shellèy?. .* Ce n'était guère probable. Et néanmoins une lueur de satisfaction fé roce se lisait dans ses yeux étincelants. — Vous ne voulez donc pas que je vous dise la bonne aventure? fit-eile en insistant. Vous n'aurez pas lieu de vous e» repentir, ce pendant! . Et comme la mère levait sur elle ses yeux désolés. — Je puis vous dire d'où vous venez, où vous allez... peut-être mime ce que-vous cherchez !... Disait-elle vrai?.."1. Etait-ce réellement possible? Lady Shelley mettait pied à terre et la vieille tzigane l'emmenait à l'écart. Elle lui prit la main et parut suivre atten tivement des yeux les lignes entrecroisées. — Oh I dit-elle, après un long examen, vous venez de loin, d'un pays tout entouré d'eau... Vous êtes bien riche, bien puissante... mais la fortune ne saurait vous mettre à: l'abri d'une flèche lancée par le destin. Lady Shelley écoutait avidement cet exorde. La vieille reprit : — Oh! oh! qu'est-ce ceci?... Vous avez été dure aux faibles, cruelle aux pauvres,.et cruellement la douleur est venue vous frap per. La vieille s'arrêta à cet instant et ses yeux fouillèrent encore jusqu'au cœur de la mère. — Vous voyez, dit elle, que je sais bien faire tourner le sas. Ce que je vous ai dit jus qu'à présent est-il exact?— C'est vrai, répliqua lady Nelly, j'ai été cruellement frappée, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps... Mais après, après?......