Extrait du journal

Sons le ciel léger de Castllle 11 y atfait, dans un soir bien, Un jenne homme, une jeune fille, Qui se croyaient des amoureux. La fille avait la pean vermeille ; Le garçon, robuste et doré, i Avait une fleur sur l'oreille Et de sombres cheveux lustrés. U lui dit quelques douces choses ; Il lui donna quelques baisers > Une étoile au tremblement rose Sembla sur leur front se poser ; Un instant, ils crurent entendre ■ Chanter le rossignol divin— Mais pourquoi souffrir d'un cœur tendre Quand la joie est sur le chemin ? Il dit : « Viens ! la vie est frivole. Aimer, c'est bien ; rire, c'est mieux ; Viens dans une auberge espagnole Faire un vrai souper d'amoureux. » Et, comme une auberge légère' • -• S'accrochait au vert du coteau, D'un éclat de rire ils entrèrent ; Mais ils ressortirent- bientôt. Et, vite, Us courent, tout drôles» Vers le pâtre ausombre béret Qui réfléchit: tant sous les saules Et qui connaît' pins d'un secret» « Berger, l'auberge a des enseigné Mais d'y croire on serait des fous. Pains ou gâteaux, fruits ou châtaignes, Nous n'avons rien tronvé du tout ; Pas même une pastèque douce Pas même un seul sucre candi, Pas même un petit vin qui mousse.» » Alors,' le berger répondit : « Pauvres enfants, cervelles folles. N'aviez-vous donc pas apporté Du miel'dans sa blonde alvéole,? Du vin dont la mousse a chanté ? Comme les enfants de l'école, Dans un panier, n'aviez-vous pas Quelque friande babiole ? Quelque chose pour un repas ? Ne fût-ce que deux croquignolles ? Ou deux fruits que l'arbre jeta ? L'auberge, hélas, ta ra ta ta... Quand c'est une auberge espagnole, On trouve ce qu'on apporta ! »...