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Le Petit Journal, 9 mars 1938

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Le Petit Journal
9 mars 1938


Extrait du journal

L E ministère va, dit-on, demander les pleins pouvoirs. Les "obtiendra-t-il ? Ceci est une autre affaire. .Verr.a-t-.on enfin cette « grande pénitence » dont pères et mères de famille accepteront la contrainte si elle est profitable à leurs enfants ? S'agira-t-il simplement de quelque nouveau, «'train » de restrictions et de sacrifices dont les fourgons vides encombreront un jour les voies de garage des pleins pouvoirs antérieurs ? Il ne sera possible d'éviter la catastrophe qu'à deux conditions essentielles. <.i) D'abord, mettre le pays en face de la réalité.-C'est insulter le peuple que de l'orienter inéluctablement vers un régime d'excep tion ou vers la banqueroute sans lui donner un avertissement formel. Le cabinet Chautemps ne pouvait entretenir aucune illusion à cet égard.-Avant de-recourir à la diversion ou à l'expédient d'un « Statut moderne du travail » bâclé en quelques semaines (!), '• il aurait dû dresser un bilan public de la situation intérieure et extérieure, économique, financière et politique. • Ensuite, .renoncer une fois pour toutes aux tergiversations, -accompagner les inévitables palliatifs budgétaires d'un réaména gement profond des conditions,-da laz:vie .nationale^ d.onner* la parole au suffrage universel. n. On nous ■ parle soit d'un gouvernement remanié, soit d'un « grand » ministère d'anciens présidents du Conseil. Nous sommes sceptiques sur les raccommodages et leur durée. ;Les anciens prési dents du Conseil pourront s'expliquer réciproquement ce qu'ils ont eu tort de faire, ce qu'ils ont eu tort;de ne pas faire et comment* ils 'nous ont conduits, les uns entraînant les autres^ è l'état de choses présent : une telle garantie ne. semble pas suffisante. Quant à l'Unanimité qui mettrait des communistes, ; valets du bourreau moscovite, aux leviers de commande, quel homme de bon sens pourrait l'envisager ? - La majorité de « Rassemblement Populaire » a fait ses' , preuves. Elle ne peut rien étayer de stable. Pourquoi le Sénat ne prendrait-il pas l'initiative d'une formation d' « armistice », déclarant à la Nation toute la vérité, provoquant de nouveaux scrutins suivant un mode équitable, obtenant l'apaisement provi soire, assurant l'ordre et préparant des lendemains constructifs, audacieux ? N Nul ne sait exactement comment se dérouleront les circons tances! Le P. S. F., suprême réserve de la Renaissance et de la Réconciliation françaises, restera maître de lui-même, désintéressé, clairvoyant et attentif. Après 20.000kilomètres de propagande en Amérique dn Sud Maryse BASTIE débarque au Bourget...

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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