Extrait du journal

l'inquiétait d?autant plus que Toto, nous l'avons dit, est très turbulent. A pas de loup, le jardi nier se rend dans la chambre à coucher; il veut ouvrir la porte, mais celle-ci est fermée. — Toto, clame le père*, que fais-tu, petit gar nement? Veux-tu ouvrir, et bien vite! Attends ! va, tu,vas être corrigé ! Mais à cette sommation Toto ne répond pas; soudain un bruit infernal se fait entendre, au quel succèdent des cris, des plaintes. Que se passe-t-il ? D'un coup d'épaule, M. Lerrois fait sauter, les gonds de la porte. Toto est étendu à terre gémissant. ' Le secrétaire, le lourd secrétaire dont le marbre brisé gît à terre, est tombé et Toto est dessous ; on ' le dégago. Le pauvre enfant est grièvement blessé à la tête. Avant tout on lui prodigue des soins ; mais son état est si grave qu'il fautie transporter à l'hôpital Herold; Comment Toto a-t-il renversé le secrétaire ? Il a ouvert le tiroir-caisse; seulement, au moment où il a entendu son père, il a fait un brusque mouvement qui a fait basculer le meuble mal assujetti au mur. Mais une surprise attendait encore le pauvre père. Il manquait 10 francs dans le tiroir et Toto fut contraint d'avouer, en sanglotant, les avoir dérobés pour acheter, a-t-il-dil, un che val mécanique. Puis, craignant: la fureur légi time de son papa, il avait' avalé la pièce qu'on lui fit restituer assez facilement au moyen de quelques pincées d'ipéca. C'est égal, si la'temble aventure ne lui coûte pas la vie, elle servira certainement de leçon au pauvre Toto, dont les instincts de rapine commencent à inquiéter sérieusement ses parents. Souvenirs d'une vieille affaire...