Extrait du journal

savons déjà,-— avait été transformée en cha pelle ardente où tous les domestiques de la maison venaient : à tour de rôle prier auprès des religieuses. Jérôme s'était rendu à l'administration des. pompes funèbres pour demander qu'on en voyât sans retard à l'hôtel une bière de chêne doublée de plomb, afin de pouvoir y déposer le corps du défunt, auquel ses amis ne man queraient pas de venir apporter- un dernier adieu, rendre un dernier hommage. Cette bière, contenant la dépouille mortelle du comte, avait été placée sur des tréteaux au milieu de la pièce, puis on l'avait dissimulée sous des crêpes de deuil, et le visage seul de Philippe de Thonnerieux était Testé découvert. Autour du cercueil brûlaient des cierges. Le convoi commandé par.le vieux valet de chambre devait être de première classe. Dès la première heure, le lendemain, la porte de l'hôtel serait -tendue de noir et sur montée des armoiries du défunt, et sous la voûte, également tendue, le cercueil reposer rait jusqu'au moment du- départ du convoi. Vivant,'le comte recevait peu de monde, et sur la vaste maison planait'une atmosphère de mélancolie. y Depiiisque la mort, une fois de plus, venait de frapper l'hôtel et d'emporter sou dernier maître, la plus sombre, "tristesse avait rem placé la mélancolie, — et les serviteurs hébé-. tés par le chagrin erraient comme des âmes en peine. ■' A onze heures du soir, chacun se retira dans sa chambre. \ Jérôme lui-même, brisé dé fatigue et de douleur, alla prendre un peu de repos. Seules, Benoite Mercier et Ursule Arnaud, les anciennes femmes de chambre de la com tesse et de sa fille, ne voulurent pas quitter le.cercueil et décidèrent qu'elles se relaye raient d'heure en heure auprès- du mort. * . " *...