Extrait du journal

.:-r Pas encore, dit-elle très émue. Je vous aime, Roselin, vous le savez; Mais je ne suis pas: forte, et si je tombe malade, que ferons-nous, avec des enfants?.,. Non, non, attendons encore. Notre vis d'affection n'a-t-elle pas son charme ? — Et- si l'on parle ? . . Elle leva:sur son fiancé : son beau regard droit et pur. Elle ne le croyait pas possible. . Et de fait, dans la maison où la mère et la fille. logeaient. depuis des années, personne n'eût été capable de l'accuser. . — Je voudrais vous demander un service,: dit-elle à quelque temps de là. Parlez. : — .Dans la fabrique où vous travaillez, ou bien dans les fabriques voisines, ne pourriezvous me trouver une place d'ouvrière, soit en broderies, soit en passementeries? - —Ce sera facile. Mais pourquoi voulez-vous entrer dans un atelier ?" -• — Je gagnerai davantage/Et à présent que ma pauvre maman ne demande plus de soins, hélas !. .. je suis libre dë mon temps. Demain môme je parlerai pour vous. Le lendemain, en effet, la maison, où tra vaillait Rosélin qui était une fabrique de pas sementeries très importante de là rue d'Angouléme consentit à prendre Laure comme ouvrière. - L'ouvrage pressait, et comme on n'avait pas un: grand choix, on l'employa, quoiqu'elle n'eût jamais été en atelier. Mais son adresse, son esprit d'ordre, son assiduité au travail, ne tardèrent à la faire remarquer comme le meilleur sujet de la maison. Non seulement on ne la congédia pas lors que le grand coup de feu de la saison fut passé, mais on lagarda, et on en fit une sorte de' contremaîtresse, remplaçant la patronne...