Extrait du journal

Passag-e à iVevers De notre correspondant, Nevers, 9 juillét : Dès une heure et demie du matin, il y avait foule à la gare : le train-exprëss doit passer à deux heures moins un quart, et la nouvelle du retard ne s'était pas répandue. Il y avait environ trois cents personnes com prenant les délégations des sociétés de tir, de gymnastique, de la Ligue des patriotes, de la Ligue radicale de la Nièvre. Tout le monde a attendu. A quatre heures, à l'arrivée du fôtin, une immense acclamation a retenti : « Vive Bou langer ! a • Le général, s'adressant à la foule, à dit : « Crions tous en choeur : Vive la France ! vive la République !» Il a donné des poignées de mains aux per sonnes les plus rapprochées de son wagon. M. Gaudrey, président de la société de gym nastique, a adressé au général Boulanger des paroles vibrantes de sympathie. Au départ du train, les cris ont recommencé: « Vive Boulanger !... Au revoir !... Vous re viendrez ! d Et aussi : « Vive la France !... Vive la République!... • Arrivée à Clermont De notre corresp., Clermont-Ferrand, 9 juillet : Le général Boulanger est arrivé ce matin, à sept heures quarante-cinq avec un retard de deux heures quinze ; les curieux qui station naient dans la cour de la gare depuis -cinq heures du matin. sont restés jusqu'à l'arrivée du train. Mais la réception officielle et solennelle aura lieu demain. A 7 h. 50, le général est sorti de la gare; la foule l'a acclamé par les cris de : « Vi ve Bou langer ! Vive^la République !» Le général a salué la foule; il est monté en voiture avec ses deux aides-de-camp et s'est rendu au quartier général. Demain aura lieu une brillante réception, la manifestation populaire est préparée par M. Baillière, architecte, qui s'évada de Nouméa avec MM. Henri Rochefort et Olivier Pain. LA MOBILISATION Le gouvernement a pris nettement attitude au sujet de l'essai démobilisation. Sa résolution a produit le meilleur effet. La commission du budget s'est réunie, hier, pendant la séance. D'accord avec le gouvernement, elle a adopté en principe le vote d'un orédit pour l'essai de mobilisation ; mais, pour réduire la dépense à six millions environ, les hommes de l'armée territoriale ne participeront pas aux opéra tions. Les travaux graphiques spéciaux pourront être assez rapidement menés à bonne fin, d'a près la déclaration du ministre de la guerre....