Extrait du journal

Cette expression l'avenir cles ruines, est'cependant prise à la lettre par une classe assez nombreuse de personnes. témoin celle qui proposait, hier, dans les bureaux de la Chambre, que les traces de dévastation laissées par les infâmes qui, pendant deux mois, ont tenu Paris en leurs matins, fussent laissées telles quelles, comme « la grande leçon des générations futures. » Assurément, notre palais municipal, avec ses murailles noircies par le teu et la fumée, avec ses hautes cheminées qui ne semblent plus tenir que par un prodige d'équilibre, ses grilles tordues sous l'action de la flamme et ses escaliers de pierre effondrés, parlerait à nos arrière-neveux avec une bien plus saisissante éloquence que tous les chapitres d'histoire que l'on pourra écrire sur la période néfaste que vient de tra'Verser capitale. Mais y a-t-il là une raison suffisante pour que nous laissions la mousse pousser dans les joints de la vieille maçonnerie et le lierre grimpant s'étaler sur les façades rongées par l'incendie ? Les calamités de l'horrible guerre civile dont nous venons à peine de voir la fin, se traduisent, hélas, autant par la destruction des propriétés particulières que par l'incendie des monuments publics....