Extrait du journal

poux tout-me dire: ce que j'ai à craindre on à espérer; je suis très forte. Plus bas, maïs avec l'énergie qui revenait déjà sous le désespoir immense, Adèle ajouta : — N'ai-je pas ma fille?... — Je t'ai dit la vérité, répondit Pierre. MiMarais n'a rien pu découvrir. Mais je l'ai prié d'arrêter ses recherches. Peut-être qu'on les continuant aujourd'hui il sera plus heureux. Veux-tu le voir ? — Comment est-il î — C'est un homme .de cœur, d'une intelli gence supérieure. — Allons chez lui 1 — Non, pas dans l'état où tu es. Je vais m'y rendre seul, et le prier de revenir ici avec moi ; dans une heure tu le verras. — Je ne veux pas te contrarier. Mais fais vite. L'angoisse me dévore. Il me semble que Georges m'appelle, qu'il me reproche mon inaction, mon apathie. Pierre embrassa sa sœur. — Si tu.te laisses aller à cette impatience, lui dit-il, les nerfs prendront le dessus,, tu n'auras plus de possession de toi-même, par conséquent ni force, ni clairvoyance, ni énergie. Calme-toi, apaise-toi, écoute-mol. Et qui sait si 5 nous deux, à nous trois, avec M. Ma rais, nous n'atteindrons pas notre but ?... Elle se jeta dans ses bras. — Oui, je sais, dit-elle, tu es toujours la sagesse et la raison incarnées; mais je suis si malheureuse!,.. Puis-je garder mon calme ?... Elle appuya sa tète endolorie sur l'épaule de M. de Sauves, et éclata en sanglots. Pierre, à plusieurs rèprises, baisa les beaux cheveux blonds d'Adèle, ces cheveux sembla bles. aux blés murs, si.doux de nuancé,-et se débarrassant daucement.de son étreinte, il l'assit sur sa chaise longue. -...