Extrait du journal
L'a communion avec le peuple exclut toute recherche de popularité. Elle provoque une perpétuelle vigilance autour des maisons de ceux qui votent sans être candi dats, de ceux qui paient l'impôt mais ne contrôlent point le budget : les « humbles ». L'œuvre sociale exige des préparatifs impersonnels, tech niques : elle est de nature strictement collective. Mais sa réali sation pose une série de problèmes individuels; parmi ces der niers, chacun est susceptible de répercussion morale sur l'en semble du système. Le tout n'est donc pas d'édicter des textes opportuns. Il faut encore avoir préalablement réglementé leur application. Il faut enfin surveiller chacune de leurs solutions particulières. LES allocations aux familles des mobilisés nous apportent ici une preuve, à la fois précieuse et douloureuse. Dans notre éditorial du 29 décembre 1939 nous avions dé noncé les retards considérables et trop fréquents apportés à leur paiement. Cet article nous, a valu de nombreuses lettres. Reconnais sons que, depuis trois semaines environ, un effort général a été ' accompli ; remercions nos correspondants pour la gratitude qu'ils veulent bien nous témoigner. Il s'agit maintenant de confirmer les résultats-acquis. Un certain nombre de situations fort pénibles subsistent, hélas; elles produisent un fâcheux effet, qu'exploite naturellement! la propagande sournoise des révolutionnaires. LA délimitation administrative ne correspond pas toujours aux délimitations économiques, géographiques. De sorte que, dans des villages voisins, appartenant à des dépar tements différents mais soumis à d'identiques servitudes maté rielles, on indemnise les familles de nos soldats suivant des taux injustes ou mal adaptés. N'oublions point du reste le cas des agriculteurs dont le logis et le lieu de travail ne se trouvent pas dans la même circonscription. Est-il exagéré de demander la création de commissions interdépartementales, chargées de met tre un terme à ces anomalies ? Quand on examine la configuration de l'Aisne, du Loiret-Cher, de la Seine-et-Oise, de pareilles mesures n'apparais sent-elles pas nécessaires 7 MAIS voici un autre exemple auquel se rattachent de multiples cas, fort pitoyables. Certaines familles de mobilisés, répondant à l'appel -des Pouvoirs Publics, ont quitté, aux premières semaines de la guerre, les grands cen tres urbains. « Repliées » én province, elles y ont alors fait établir leurs cartes d'allocation. Puis, avec l'assentiment tacite des Pouvoirs Publics, elles ont abandonné une installation parfois précaire et regagné leur domicile antérieur. Les mères se pré sentent devant le percepteur; celui-ci déclare alors leur carte non valable. Il refuse tout versement; les lois et règlements lui donnent raison. On écrit à.la Préfecture d'accueil, afin d'obtenir le transfert du titre : la réponse est négative soits, prétexte que ce transfert doit être demandé par la Préfecture du domicile. D'où échange sans résultat entre les deux chefs-lieux. Il y a des milliers de logis où depuis le mois d'octobre on n'a rien touché, espérant une solution. La femme d'un ancien chef de cellule, m'écrit que, devant sa misère on lui a alloué péniblement un secours de cent françs... pour une attente de quatre mois ! Peu m'importe, .Madame,< que vous ne soyez point P.S.F. si vous apportez vos trois enfants à la communauté française. Plaise aux bureaux de mettre un terme rapide à leurs conflits d'attributions et d'accélérer, chez les enfants privés de leur père, la distribution du pain quotidien. LA conduite de la guerre exclut les dépenses inconsidérées. Elle exige parfois la substitution de l'esprit aux outrances de la « foorme ». On me signale, avec insistance, la position navrante de nombreux ménages installés, sans , aucune hygiène, pratiquement isolés de tout secours, pendant les intempéries de l'hiver. Il s'agit de tant de « lotissements » défectueux sur le territoire de la région parisienne! Une loi du 25 mars 1928 avait autorisé l'aménagement de ces terrains avec la contribution de l'Etat, des Communes et des Caisses départementales. Des syndicats auto risés s'étaient constitués, non sans frais. A la suite de nombreux et déplorables retards, les améliorations nécessaires n'ont pas été réalisées, surtout au sein des zones les plus pauvres. Les Maires qualifiés ont plaidé la cause de leurs ressortis sants. On leur répond officiellement et sans ambages « que le délai implicitement fixé par le législateur pour l'application de la loi du 25 mai 1928, devait être considéré comme expiré avec l'année 1938 » (sic). Cet absolutisme sans nuances ménage-t-il vraiment, avec les ressources du Trésor, l'équité, la solidarité, les droits des combat tants et de leur famille, le droit des « humbles » ?,...
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
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