Extrait du journal

je commence à être persuadé que Perciny est un halluciné qui prend ses rêves pour des réalités. > ! Et il ajouta : •— Ce que je. te recommande mainte nant, c'est de ne pas dire à Geneviève un seul mot de la scène qui vient de se passer entre nous. — Vous pouvez être tranquille, mon père; je ne répéterai.rien à ma sœur. Et André se retira. D'un pas assuré il traversa les longs corridors déserts de la vieille maison et monta au premier étage. Geneviève n'était point encore cou chée; un mince filet de: lumière filtrait soùs la porte de là chambre de la jeune fille. " André résista-au désir de voir sasœur, et résolument-il gagna son. appartement. Il alluma la lampe, ouvrit les fenêtres, et se pencha au dehors. Il pleuvait. Dans le ciel très noir; pas une étoile ; — tout en bas, les quais dé serts, et la Seine dont les eaux noirâtres clapotaient sur les berges. ' Jamais le jeune homme ne s'était senti aussi profondément malheureux. Eloigné de Marcelle qu'il adorait, il se sentait ca pable de toutes les audaces pour défendre sa maîtresse ; et en cette minute de dé sespoir si grand, de désordre moral si profond, il se demandait s'il ne* rêvait Iioint, si jamais les mignonnes mains de a marquise -r- ces douces mains qui si souvent s'étaient nouées à son cou — avaient bien eu la force d'étrangler un homme! Longtemps il resta, immobile, devant la fenêtre ouverte....