Extrait du journal

de pouvoir être généralement pratiqué pour que cette inspection d'office n'ait plus sa raison d'être. D'ailleurs, ce tout àl'égout suffit-il à retenir les odeurs qiii se dégagent plus ou moins des lieux d'aisances, même les plus propre? ment tenus? Cela est douteux. En bonne hygiène, la séparation complète des water-closets et du corps de logis serait à désirer. La porte du cabinet ne devrait pas s'ouvrir directe ment sur le corridor ou sur le palier mais communiquer avec un petit vesti bule qu'une porte séparerait du reste de l'habitation. Ce serait l'idéal. Il se rait excessif d'y prétendre. **# ■ Le nsc plus ultra de l'idéal serait aussi — comme certains constructeurs l'ont rêvé.— dé nicher ces endroits re tirés dans une espèce de tourelle, indé pendante de l'habitation, et qui flanque rait en quelque sorte un de ses côtés. Mais c'est bien là un rêve, au prix où est le terrain à Paris et dans les grandes cités. Il est vrai de dire que cette idée a germé dans des cerveaux américains oùles maisons ont des quinze étages et où, par conséquent, les odeurs se font d'autant plus sentir que les petits locaux d'où elles émanent sont nombreux dans les vastes étages superposés les uns au-dessus des autres de ces immenses édifices. ' Que de choses encore on pourrait dire sur ce sujet, non pas au point de vue des,vidanges,qui, depuis le "tout à l'égout, préoccupent les locataires aussi bien que les propriétaires, mais au point de vue de la pièce en eller-même dont on s?occupe beaucoup moins ou même pas du tout, et dont j'ai eu la hardiesse de dire le mot qui sert à la désigner. Ce n'est pas impunément que l'homme dépense sa vie dans les villes qui s'agrandissent sans, cesse et dont l'extension prend des proportions énor mes. La salubrité y est notablement réduite et la santé menacée de défail lances qu'il faut absolument conjurer. Si c'est le rôle de l'hygiéniste de fournir lés indications " nécessaires, c'est le devoir de l'architecte de fixer lès moyens qui restitueront la salubrité aux agglomérations urbaines. La vie du paysan qui dépense son activité en plein air, c'est la vie saine par excellence. Assurément, ses condi tions d'existence ne le soustrairont pas aux maladies aiguës, à l'usure de constitution, mais il habite un milieu éminemment propice au développement de ses énergies et de sa résistance à la destruction. il a l'air, l'eau, le soleil, la lumière, — principes constitutifs de la salubrité. Dans les villes, l'homme n'a, pour se rappeler le plein air des champs, qu'une étroite bande de ciel accessible à la vue, s'il lève haut la tête, et des maisons à cinq ou six étages lui disputent l'espace. Des millions d'individus y compriment leur existence dans le plus étroit voisi nage. Leurs demeures sont tassées côte à côte et ramassées les unes au-dessus des autres. L'éminent docteur Trélat a fait l'éloqjuente description que voici des condi tions auxquelles est soumise la vie des habitants des grandes villes. « Le rapprochement des existences corrompt » l'air, lui ôte ses vertus nécessaires: Les res» pirations, les transpirations entretiennent » dans l'atmosphère qui enveloppe les cités « populeuses, de l'acide carbonique et des va» peurs -mêlées de produits organiques. Les » eaux ménagères y ajoutent., en s'écoulant, » d'autres gaz, qui ne sont pas moins conlrai» res à la santé. Les fumiers des chevaux et » les urines dégagent de l'ammoniaque et im» prègnent les boues et les poussières répan-...