Extrait du journal

projecteurs les éclairent de leur faisceau lumineux. Puis ils approchent de l'eau, en prenant les distances entre chaque nageur. Au signal, ils partent, comme s'il s'agissait d'une épreuve sportive, course combien angoissante : ils sont onze qui veulent fuir le territoire ennemi, jalousement gardé. Y parviendront-ilS? Les nageurs fendent l'onde en ayant soin de ne pas se signaler par le clapotis de l'eau. Depaix atteint l'autre bord. Il tire à lui Pilardeau, par la ficelle, comme s'il péchait. Ils vont se blottir dans un trou de sable. Au même instant, un claquement se fait entendre : c'est la corde des cinq nageurs qui a cédé. Un homme se débat, sans crier. Il lutte contre la noyade. Au péril de leur vie, les guides le sauvent avant de songer à eux. Mais le bruit a attiré l'attention Les autres se sont enfuis dans toutes les directions, car le bruit a attirél'attention des factionnaires ennemis. On les entend courir pour venir aux renseigne ments. Mais tout est redevenu calme. Ils ne voient rien d'anormal et ne donnent par l'alarme. Ils reprennent leur garde. Malheureusement, les guides qui de vaient accompagner le groupe à la fron tière se sont dispersés au cours de cet incident. Il faut continuer sans leur aide. Depaix se félicite d'avoir demandé quelle route il fallait suivre pour atteindre la Hollande. Prenant l'étoile polaire comme point de direction, à travers champs, marais. et sapinières, il arrive enfin au petit jour devant un poste de soldats : joie, ce sont des Hollandais. H est sauvé. Jacques Mortane. ' (Voir la suite en cinquième page)...