Extrait du journal

Le roi d'Angleterre, voyageant incognito sous le nom de duc de Lancastre, est ar rivé, hier, à 7 h. 7, à Paris, en gare du quai d'Orsay, par train, spécial-. Il a été reçu, sur le quai d'arrivée, par sir Francis Bertie, ambassadeur d'Angle terre ; par le personnel de l'ambassade et les hauts fonctionnaires de la Compagnie d'Orléans ; la seule personnalité pari sienne qui se fût rendue à la gare — tant le roi Edouard avait prié que personne ne se dérangeât pour le recevoir — était M. Lépine, préfet de police. Le train qui amenait le roi, de Biarritz, était formé de trois voitures appartenant à la couronne. Quand le convoi eut stoppé, Edouard VII, vêtu de noir, coiffé d'un chapeau melon de couleur marron,chaussé de bottines jaunes, et paraissant plein de santé, a quitté le wagon royal, et s'est dirigé vers l'ascenseur. Le roi ne s'est pas assis ; quand il est ar rivé au terre-plein, il a pris congé du haut personnel de la Compagnie d'Orléans, s'est tourné vers son secrétaire, M, Fexer, auquel il a demandé, en français : « Pou vons-nous aller directement à ma voiture ?» Et le roi se dirigea sur le quai d'Orsay. Des hurrahs retentirent. Edouard VII monta en voiture ; le mécanicien mit le contact et, silencieuse, l'auto rovale fila vers l'hôtel Bristol, où Edouard VII avait fait retenir ses appartements. Le souverain a dîné en petit comité, avec sir Francis Bertie, avec M. Paoli et avec sa suite. Il a fait une courte promenade, le soir, sur le boulevard. Edouard VII partira, ce matin, à neuf heures, pour Calais, par train spécial....