Extrait du journal

Marthe, de la meilleure foi du _monde , croyait le docteur Thompson extrêmement richg. Angèle, moins confiante, ne s'illusionnait point sur le personnage et ne supposait guère que sa fortune, — si cette fortune existait,— eût une source honorable, mais, sachant que Pascal détestait les questions, elle n'osait l'in terroger. Elle se bornait à obéir passivement, sans discussion et même sans réflexion, ainsi que doit le faire un soldat bien discipliné. Donc Pascal et Jacques passaient à Paris la plus grande partie de leur temps, cherchant les moyens pratiques d'assurer la mise à exécu tion du plan de Jacques, et combinant ces moyens avec l'ingéniosité d-'un auteur drama tique qui soigne son scénario. Nous les retrouverons tous les deux dans le petit salon de l'appartement qu'ils occupaient en commun à l'hôtel du Parlement. — Surtout, — disait Pascal, — ne faisons rien à la légère. — Avant d'agir pesons bien ils choses... examinons le pour et le contre. — Si nous voulons mettre la main sur les quatre millions huit cent mille irancs du comte de Thonnerieux, — et nous le voulons ! — il n'y a plus à hésiter! — répliqua Jacques. — Nos réflexions, depuis huit jours, nous ont montré le fort et le faible de l'entreprise. — Nous savons ce qui peut nous servir et ce qui peut nous nuire... — Hâtons-nous donc de prendre une détermination et, une fois cette détermination prise, ne varions plus ! — Se mettre à la recherche du volume dérobé serait de la folie pure! — Nous pourrions multiplier les démarches pendant dix ans, pendant quinze ans, sans retrouver l'auteur du larcin. 1 — Rien ne nous prouve, d'ailleurs, qu'en re trouvant l'homme nous retrouverions le vo lume. .. —Il peut l'avoir vendu... ou bien» ne parvenant pasàs'en défaire et craignant, as.'...