Extrait du journal

Aux Vérités te* de La Palisse — Pour moi, dit le meunier de la Sourdoire en bourrant sa pipe, je ne gâcherai pas mon temps et le vôtre à examiner si on n'aurait pas mieux fait d'agir autrement avec l'Allemagne. Cha cun,- là-dessus, peut avoir aujourd'hui son avis. Mais si la manière n'a pas été bonne, beaucoup doivent se frapper la poitrine avant de frapper celle du voi sin, vu qu'ils l'ont approuvée. Et des blancs comme des rouges, puisqu'il ne s'est trouvé à la Chambre que quatorze voix contre elle. Ce ne serait donc pas juste de rendre responsable un homme ou un parti. — Mais nous sommes - d'accord que cette manière n'a pas réussi. On s'était flguré qu'elle réduirait à rien le natio nalisme revanchard <}es Allemands; Elle l'a augmenté. Jamais nous n'avons été plus détestés en Allemagne qu'après la réduction de la dette et l'évacuation de Mayence. — Quand une manière ne réussit pas, il faut changer de manière. J'ai essayé de semer du blé froment dans le champ de la Côte pendant trois ans. Trois ans je n'ai eu que de l'ivraie. La première année, j'ai pensé que la terre était mal préparée. La seconde, j'ai pensé que le blé de semence avait gelé. La troi sième, j'ai compris l'ingratitude du ter roir et que tout mon travail et tout mon amour s'y perdaient. Je n'ai pas conti nué. Il arrive une heure où l'obstina tion devient de la bêtise. — Pendant trois ans .aussi Mansellin,, le sabotier, a essayé, de se-remettre avec les Faurie. Au bout de trois ans, voyant, que ses avances n'étaient payées qUe de chicanes et de grossièretés, il a réclamé son droit et fermé sa. porte. Depuis lors, les Faurie ne le saluent plus, mais ils le respectent. Il y a> des* voisins auxquels il faut, non pas demander l'amitié, mais Imposer le respect. .~On, en préférerait d'autres, - bien sûr. '- Mais. on est obligé, de les prendre commet ils sont et d'agir en conséquence. . Monsieur de-La Palisse....