Extrait du journal

roulis veuille bien diminuer un peu, nous ferons quelques parties de dames. Qu'en dites-vous, madame? — Bien volontiers. Maintenant ils sont seuls tous deux dans le petit salon. Un lourd silence se fait tout d'abord. Et Roscoff, qui est capable de toutes les audaces, pense : « Le prince de Rérandal n'est vraiment guère jaloux, puisqu'il me laisse ainsi seul avec sa femme... » Et, s'adressant à Claudie, il dit : — Je vous préviens, madame, que je suis très fort à tous les jeux, aussi je vous engage vivement à apporter à la partie la plus grande attention. Voulez-vous que nous commencions tout de suite ? Claudie ne répondit pas. Renversée sur sa chaise, elle restait songeuse ; toute la belle humeur qu'elle affectait tout à l'heure était tombée... était tombée au souvenir de la scène atroce qui s'était passée sur le pont du Grand-Colbert. Avec angoisse elle se rappelait que Pascal l'avait menacée de la taire arrêter dès son arrivée au Havre, et elle se de mandait comment elle pourrait échapper à cette menace. Alors, en cette minute, une pensée de crime se lève dans son esprit. Et qui pourrait le commettre, ce crime, si ce n'est l'homme qui est près d'elle et qu'elle examine avec une certaine anxiété. — Il faut que jè vous parle, dit-elle enfu» en jétaat autour d'elle un regard in...