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Le Petit Journal, 18 avril 1885

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Le Petit Journal
18 avril 1885


Extrait du journal

1 qn'une loi récente a supprimé l'exception de jeu pourles opérations de Bourse. Autrefois, les spéculateurs malheureux et malhonnêtes ne payaient pas leurs différen ces; on les exécutait, c'est-à-dire qu'on les empêchait d'entrer à la Bourse ; mais ils fai saient des opérations sous un faux nom ; un mois après, ils rentraient comme s'il ne s'é tait rien passé. ; ' . Les, créanciers ne poursuivaient pas, de peur dé voir invoquer l'article 1965 du code civil, dont voici le texte : * La loi n'accorde aucune action pour uhè dette de jeu ou pour le paiement d'un paru Dès l'instant que le jeu public est interdit, — au profit des tripots, —et que îaBouse est protégée, il était nécessaire d'abolir l'excep tion de jeu et de considérer les opérations de Bourse comme des affaires ordinaires, et non comme des paris. C'est ce qu'a fait la loi du 28 mars dernier, promulguée dans le Journal officiel du 8 avril et dont voici le premier article : Tous marchés à terme sur effets publics et au tres; tous marchés à livrer sur denrées et marchan dises sont reconnus légaux. • Nul ne peut, pour se soustraire aux obligations qui en résultent, se prévaloir de l'article 196b du code civil, lors même qu'ils se résoudraient par le paye ment d'une simple différence. Les articles suivants établissent les droits des créancierset jem'étonnéque lesiournàux annoncent tranquillement que l'exécuté d'avant-hier est allé combiner de nouvelles opé rations dans sa villa de Cannes. _ Elle peut très bien être saisie cette villa 1 *** Ce qui revient à dire que la loi du 28 mars est tout à fait insuffisante. La Bourse de Paris est ouverte au premier venu, Français ou étranger. — La spéculation est effrénée à la hausse ou à la baisse; les différences se chiffrent par des sommes énormes. ' , Ce sont des combinaisons et des moyennes compliquées entre Londres, Berlin, vienne, Rome, ParisLa loi les reconnaît maintenant, je le veux bien; mais elle n'a pas pris suffisamment dé précautions pour que la Bourse de Paris ne soit pas envahie par les spéculateurs du monde entier. ... ....

À propos

Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.

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