Extrait du journal

Les petites seraient comme des princesses Elle était si heureuse, la brave fermière, qu'elle sauta.au cou de Félicie et l'embrassa sur les deux joues. A midi, 2e fermier et trois de ses garçons retournèrent travailler dans les champs. François et un autre domestique restèrent à la ferme. Il y avait à faire un.ouvrage pressé ; du blé. qu'on devait livrer le lendemain, à mettre dans les sacs. Trois fois dans l'après-midi le beau Françoistrouva un prétexte pour entrer dans la chambre où travaillait Félicie. Que d'émotions terribles pour la pauvre en fant! s Les deux premières fois qûe le garçon de ferme était entré dans la chambre, Mme Mou tier était auprès de son ouvrière ; il n'avait point adressé la parole à la jeune fille et n'é tait resté que quelques instants. Cependant, quoique se sentant protégée par la présence de la fermière, Félicie avait été comme sur des charbons ardents. Vers cinq heures, Mme Moutier quitta Fé licie. Elle avait à faire, avec sa servante, un travail dans le jardin. La jeune fille n'osa point lui dire de ne pas la laisser seule. Elle n'osa point non plus appelerprès d'elle les petites filles qui, revenues de l'école, jouaient sur une pelouse. Elle était dans un état d'agitation impos* sible à décrire. Mon Dieu, s'il allait venir encore ! . L'oreille tendue au moindre bruit, elle écoute. , . ' ri Elle coud un surget. Entre ses doigts agiles, l'aiguille passe, passe avec une rapidité mer veilleuse. Elle pousse un petit cri. Elle s'est piquée. Elle porte à ses lèvres le doigt blessé, suce une gouttelette de sang et, de nouveau, •l'aiguille passe,passe et court....