Extrait du journal
Plus faciles, moins rapides que chez nous, les voyages en Amérique n'ont peut-être pas le confort habituel à ce pays En principe, on peut dire que les moyens de transport américains ne sont pas à la hauteur du luxe et du confort inouïs qui régnent dans les maisons de ce beau pays. Et cela •étonne toujours, à leur premier voyage, les Français. Ou plus exacte ment on pourrait dire que si le voyage en commun, tel qu'il est pra tiqué là-bas, convient à une race qui a beaucoup de caractères égaux à ceux des Allemands, le Français moyen, qui aime voyager seul et tranquille, se sent en Amérique mal à son aise. Si l'automobile a eu là-bas un succès si rapide et définitif, c'est beaucoup sans -loute à cause de cet te médiocrité, même de cette inexis tence, de cette nullité souvent totale des moyens de transport en com mun. C'est ainsi qu'à New-York par exemple un seul autobus dessert la cinquième avenue, encore coûte-t-il 50 cents pour aller et autant pour revenir, c'est-à-dire 25 francs pour monter et redescendre tout bana lement les Champs-Elysées. H en est de même à la campagne, ou les banlieues de très grandes cités com me Philadelphie et Détroit sont plus mal desservies que ne le sont chez nous les environs de Limoges. Est-ce parce que l'ouvrier a son auto ? Ou n'est-ce pas plutôt que l'ouvrier a acheté son auto pour échapper à ces mauvais tramways, toujours pleins ? D'un autre côté, il faut admettre qu'il lui a été particulièrement faci le, à l'époque des hauts salaires, de faire cet achat. On a là-bas une voiture d'occasion pour trois mille francs, l'essence est pour rien, 3 francs le bidon environ, l'huile de même, les pneus de caoutchouc re fondu et mêlé au neuf, à bas prix. Les impôts ? 150 francs, là où nous en payons deux mille. La tactique américaine, de ne jamais compter sur l'Etat pour rien, et de détester l'Etatisme, aboutit à ces bas impôts. Une belle auto coûte, neuve, de 14.000 à 75.000 francs. En principe, la voiture de même classe se vend en Europe trois fois plus cher, en . quelque pays que ce soit, que ce soit l'Angleterre, la France ou surtout' l'Allemagne. Chacun a donc son auto et le régime routier ainsi que ^respect du code y sont beaucoup plus assurés que chez nous. Une discipline parfaite règne. Du point de vue de la circulation routière, nous avons tout à apprendre des Américains ! Du' point de vue des trans ports urbains, ils ont au con traire' des leçons nombreuses à recevoir chez nous. Notre métro est supérieur au leur. Nos tram ways ' et autobus aussi, bien qu'in férieurs à ceux de l'Angleterre, le premier pays à ce point de vue....
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
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