Extrait du journal

enfin il s'éveille, tenaillé par la faim, fris sonnant d'épouvante. Le vent s'est élevé ; fia bise siffle dans les ramures, dans les arbres dépouillés... et tous ces bruits, tous ces froissements de feuilles, toutes ces rumeurs de la fo rêt, glacent de terreur le malheureux en fant.. Mais Jean est courageux. Bientôt il reprend' empire sur lui-même, retrouve toute son énergie ; et il s'enfuit dans la nuit commençante ( marchant à l'aventure. Mais malgré tout, une poignante an goisse étreint son cœur : où coucherat-il, où souperart-il ce soir, lui que per sonne-, n'attend plus, lui le paria, lui le sans famille ?... , Et soudain des larpies noient ses yeux, des sanglots montent à sa gorge. A bout de forces, à bout découragé aussi, il se laisse tomber sur un banc... attendant la mort. Mais tout à coup, - d'un banc voisin, un autre enfant se lève». Il se lève... et sfavance vers Jean qui né recule pas, qui Tégarde l'inconnu. — Tout seul ? demande le nouveau venu; tu es tout serai, perdu dans le bois? Pourtant'le jour tombe déjà, et bientôt les étoiles vont apparaître là-haut, dans ce beau ciel tout bleu. Et comme Jean ne répond pas, l'in connu ajoute : — Est-ce que par hasard tu vendrais, toi aussi, des figurines ? Moi j'en vends. Aujourd'hui j'ai été très heureux : ma bâche est vide, tandis, que ma poche est pleine de gros sous. ; > Comme j'étais fatigué j'ai voulu, avant...