Extrait du journal
Ah ! ces gueux de locataires, „ Si l'on pouvait se passer d'eux, \ ' - Le sort des propriétaires / , Serait vraiment -trop heureux... Ainsi chantait jadis je ne sais plus quel co mique. de café-concert, qui s'en venait sur la scène, revêtu d'une ample robe de chaipbre, coiffé d'une calotte à gland d'or et chaussé' de pantoufles en tapisserie : type classique du propriétaire, tel que le concevaient Murger, Paul de Kock et tous les petits romanciers populaires du milieu du siècle dernier. Autant que je m'en souvienne, la chanson était plaisante... Au long de cinq ou six cou plets, Monsieur Vautour débitait tous ses griefs contre les.'locataires, et la-mélancolie comique du refrain soulevait les rires .- Mais ils savent bien, les gueux, ' Que l'on ne. peut s» passer d euA„ Eh bien, que dirait-il aujourd'hui, le pauvre, Monsieur Vautour ?... Voilà maintenant que les locataires se syndiquent pour résister aux exigences des propriétaires. ^ L'Union parisienne des .locataires vient, en effet, d'adresser une pétition aux pouvoirs, pu blics pour obtenir l'abolition du paiement des loyers d'avance. . . , , .. Eile-a calculé que cet usage — car ce.n'est qu'un usage— rapportait aux propriétaires des 86,(100 immeubles de Paris un intérêt de plils de 6 millions qu'elle juge abusir.. Je suis, pour ma part, pleinement de son a vis,i en ce qui concerne les loyers bourgeois. Il n'est pas admissible que les propriétaires, oui nous obligent à tenir les lieux;loués garnis' de meubles représentant plus que la valeur du loyer, exigent encore, par surcroît, que les termes soient payés d'avance. Et c'est cependant là ce qui se passe de plus en plus à Paris, pour les loyers des apparte ments de quelque prix qu'ils soient. Mais quand il s'agit de loyers commerciaux, il faut bien reconnaître que le paiement du semestre d'avance est la seule garantie du propriétaire. * L'Union parisienne des locataires fera donc bien de ne pas.généraliser, et de « sérier les questions comme on dit à la Chambre. Au surplus, si elle parvient à faire décider que les loyers . bourgeois seront toujours payés par trimestre et à terme échu, elle aura fait cesser un abus vraiment criant et rem porté une victoire dont le peuple innombrable des locataires lui. saura gré....
À propos
Fondé en 1863 par Moïse Polydore Millaud, Le Petit Journal était un quotidien parisien républicain et conservateur parmi les plus populaires sous la troisième République. Le journal jouit vite d’un succès commercial sans précédent, renforcé par la publication de divers suppléments, parmi lesquels son célèbre « supplément du dimanche » ou encore Le Petit Journal illustré. La publication s’achève à l’orée de l’année 1944.
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