Extrait du journal

jeune personne et sa figure,son cou et sa poi trine noyés au milieu de cet or. Mais peu à peu elle s'habitua. Elle vit alors avec étonne.ment ce visage crispé,le cou tendu, la poitrine oppressée. Des cris rauques, étouffés, frappèrent son oreille. De temps à autre quelques mots sortaient avec peine. Le délire de Blanche n'avait pas cessé. Toute autre aurait frémi à l'idée du sup plice que devait subir cette enfant. Toute autre, ayant dans l'âme quelque pitié, se serait empressée de réveiller Blanche pour l'arracher aux tortures qui la broyaient. Ger maine, froide, impassible, ne ressentit aucune émotion. C'est à peine si l'on eût pu deviner dans son attitude une certaine curiosité. Elle s'approcha davantage, prêtant l'oreille pour saisir les lambeaux de phrases ou de mots qui s'échappaient des lèvres de Blanche. Celle-ci se tordait sur son lit, comme si elle eût été en proie à des convulsions affreuses. Un mouvement des lèvres, plein de dédain et de colère, souligna le regard cruel que Ger maine jeta sur la malheureuse enfant. Blanche repritla suite de son rêve et se re mit à parler tout haut. — Ne m'interrogez pas, ne m'interrogez pas, disait-elle. Jamais je n'aurai le courage d'avouer ma faute,.. non... mon crime... mon crime! A ces mots, Germaine stupéfaite se de manda ce que cela signifiait... Son crime !.. Une lueur échange brilla dans ses yeux. Blan che coupable 1...