Extrait du journal

tégé, dont il connaît en outre à son égard l'affection et le dévouement sans bornes.: Aussi, ce soir-là, fut-ce avec un pâle sou rire.»— lui qui ne souriait plus depuis des années — que M. de Tréfontaine, après un long silence de recueillement, dit à Le Floch sans autre préambule : — Je vais te rendre heureux, Corentin. — Comment cela ? • -r- J'ai un service à te demander. ,• Le jeune homme releva la tête vivement et, cherchant avec une anxiété joyeusje le regard du comte. — Vrai ? bien vrai ? oh 1 parlez, mon vieil ami, vous savez que je vous suis tout ac-** quis. ... " ; — Je le sais, comme je sais qu'il n'est per sonne au monde qui soit plus digne 4e ma confiance. Le service dont il s'agit n'est pas banal, et voilà pourquoi :je n'ai songé à nul autre qu'à toi pour me le rendre. Corentin prit la main de son bienfaiteur, la pressa doucement dans les siennes) et, comme jadis, murmura ce simple mot : / — Merci ! Une ombre passa sur le front du vieillard; — Tu t'es étonné souvent des ravages que le mal dont je suis atteint accomplis sait en moi et qui mettaient ta science en défaut. Tu as deviné que ce mal avait une cause profonde et cachée, mais jamais tu n'as voulu forcer ma réserve, fidèle en cela à tes habitudes de discrétion. Eh bien t l'heure est venue pour moi de te révéler le secret qui me mine, car je ne veux pas l'em porter dans ma tombe, et je sens que mes jours sont comptés. — Ami... — Oui, oui, tu vas me dire que je puis traîner dix; ans encore cette vie misérable. —Mais en ta scrupuleuse loyauté, oseraistu m'assurer que dans huit jours, demain, cette nuit, peût-être, je ne serai pas empor té par une de ces crises d'étouffement aux quelles je sutè sujet depuis quelque temps,...